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Marc Marquez

Le départ de Marc Marquez de Honda à la fin de la saison 2023 a marqué la fin d’une ère, l’une des alliances les plus victorieuses de l’histoire du MotoGP. Si la séparation s’est faite en termes civilisés, un documentaire DAZN révèle à quel point la décision a été un déchirement intime pour l’Espagnol, tiraillé par trois liens profonds qui rendaient son départ « extrêmement difficile ».

Pendant plus d’une décennie, Marc Marquez et Honda ont formé l’alliance la plus dévastatrice que le MotoGP moderne ait connue. Dès son arrivée en 2013, le jeune prodige de 20 ans bouleversait l’ordre établi : podium dès sa première course, victoire la semaine suivante — qui faisait de lui le plus jeune vainqueur de l’histoire à 20 ans et 63 jours — et un premier titre mondial acquis avec une facilité déconcertante. En sept saisons, six couronnes MotoGP, une domination technique et mentale rarement vue, et un nom associé à jamais à l’aura imposante de la RC213V.

Et pourtant, l’histoire a fini par se briser. Usé par les blessures, par un développement technique qui n’avançait plus et par le besoin vital de se réinventer, Marc Marquez a fini par prendre la décision que lui-même qualifie aujourd’hui d’« extrêmement difficile ».

Un choix qui n’a rien eu d’impulsif, ni d’instinctif, ni de conflictuel : c’était un arrachement.

Dans le dernier épisode du documentaire DAZN consacré à sa carrière et à son septième titre en catégorie reine, Marquez revient avec une honnêteté rare sur les trois raisons qui ont rendu ce choix si douloureux.

Il commence avec son engagement envers Honda, le passage qu’il considère comme “le plus compliqué”.

Marc Marquez ne parle pas de contrat, ni de clauses, ni de politique interne. Il parle de loyauté. « Pour moi, prendre cette décision a été extrêmement difficile. Le plus compliqué, surtout, était mon engagement envers Honda. »

Il explique qu’il se sentait encore au cœur de ce qu’il appelle « la meilleure équipe du monde », convaincu d’être sur « la plus belle moto » et de rester, malgré les années noires, « sur la meilleure Honda ».

Il aurait pu se convaincre, comme tant d’autres dans l’histoire, que le projet finirait par se redresser.

Mais il refuse de se mentir : « il était très facile de dire que nous développons la moto pour l’année prochaine, petit à petit. Mais non, je ne suis pas comme ça. »

Marc Marquez

Marc Marquez : « le point et le plus fondamental, était de quitter mes amis »

Le second frein, plus institutionnel mais tout aussi intime, concerne ceux qui l’ont porté au sommet dès ses débuts : Repsol, l’historique partenaire titre, et Red Bull, associé à son image depuis ses années Moto2.

Quitter Honda, c’était aussi s’éloigner d’un écosystème qui avait façonné son identité sportive. Une transition qui, pour la première fois de sa carrière, lui imposait de se défaire d’une partie de son ADN public.

Le dernier motif est le plus humain, et peut-être le plus bouleversant. « Le troisième point, et le plus fondamental, était de quitter mes amis. »

Car Marquez n’abandonne pas seulement une moto ou une couleur ; il quitte des visages, des voix, des mécaniciens, des ingénieurs qui l’ont accompagné dans les plus grandes joies comme dans les pires souffrances.

Et pourtant, ce sont eux qui l’ont aidé à partir :

« Je quitte mes amis, mais ils m’ont surtout prouvé qu’ils étaient mes amis, car lors de notre discussion, s’ils avaient été égoïstes, ils m’auraient dit de rester. Et ils auraient peut-être réussi à me convaincre, mais ils m’ont parlé comme des amis. »

Une déclaration qui dit tout : le départ n’a pas cassé les liens, il les a révélés.

Lorsque la transition vers Gresini Ducati a été officialisée, Marquez s’est rendu à l’usine Honda pour prononcer un discours d’adieu chargé d’émotion. Les applaudissements, les sourires, l’absence totale de rancœur ont scellé une séparation rare dans l’histoire du MotoGP : une rupture sans conflit, sans reproche public, presque avec gratitude.

Alberto Puig, patron du team, a compris que Marc avait besoin d’une chose essentielle : savoir s’il était encore compétitif. Ducati était alors la machine dominante, la référence absolue. Alex Marquez, déjà intégré chez Gresini, représentait un point d’ancrage naturel. Tout convergeait.

Puig a respecté ce choix, et il n’y a eu, selon l’Espagnol, « aucune animosité ».

Et après Ducati ? 2027, une porte grande ouverte vers un retour chez Honda. L’histoire est donc loin d’être terminée.

Marc Marquez n’a pas encore confirmé son avenir au-delà de son passage actuel chez Ducati. La refonte massive du règlement pour 2027 — moteurs, aérodynamisme, carburants — pourrait rebattre les cartes et redonner à Honda les moyens d’un renouveau profond.

Et puisqu’il est toujours aimé chez Honda, certains imaginent déjà le scénario : celui du retour du fils prodigue, celui d’un cycle qui se referme, ou peut-être d’un dernier défi à accomplir.

Pour l’instant, rien n’est écrit. Mais ce qui est sûr, c’est que Marc Marquez n’a jamais quitté Honda par lassitude ou par colère. Il est parti pour se retrouver. Et il pourrait, un jour, revenir pour finir ce qu’il avait commencé.

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