C’est un véritable coup de théâtre dans la géographie de la Formule 1. À partir de 2027, le Circuit international de l’Algarve, à Portimão, s’apprête à retrouver le calendrier de la F1 pour au moins deux saisons (2027 et 2028). Une décision forte, symbolique, qui acte dans le même mouvement la sortie du Grand Prix des Pays-Bas à Zandvoort après 2026, au terme de six années intenses et très médiatisées. Le Portugal retrouve donc la lumière, et pas n’importe comment.
Ce retour n’a rien d’une découverte. Le tracé portugais s’était déjà invité en Formule 1 lors des saisons 2020 et 2021, en pleine pandémie de COVID-19, lorsque le championnat avait dû improviser un calendrier de secours. À l’époque, Portimão avait immédiatement séduit pilotes et fans.
Les deux éditions avaient été dominées par Lewis Hamilton, victorieux à chaque fois avec Mercedes. En 2020, le Britannique y avait même écrit une page d’histoire en décrochant sa 92e victoire, dépassant le record absolu de Michael Schumacher. Valtteri Bottas et Max Verstappen avaient complété des podiums spectaculaires sur un circuit unanimement salué pour son tracé exigeant.
Le Grand Prix du Portugal ne date pas d’hier. Il comptera désormais 19e et 20e éditions en Formule 1. La majorité s’est déroulée à Estoril entre 1984 et 1996, mais les premières courses, entre 1958 et 1960, avaient déjà posé les bases, entre circuits urbains à Porto et virages redoutables du circuit de Monsanto à Lisbonne.
Portimão s’inscrit dans cette continuité, tout en incarnant une F1 moderne : spectaculaire, vallonnée, physique, presque old-school dans l’âme.
Domenicali enthousiaste, le Portugal célébré
Le PDG de la Formule 1, Stefano Domenicali, n’a pas caché sa satisfaction face à ce retour stratégique :
« Je suis ravi de voir Portimão de retour sur le calendrier de la Formule 1, ravivant la passion de notre incroyable base de fans portugaise. Le circuit de l’Algarve offre un défi unique et garantit un spectacle du départ à l’arrivée. »
Un message clair : Portimão n’est pas un choix par défaut, mais une destination pleinement assumée.
Même tonalité du côté de Jaime Costa, PDG de l’Autodromo Internacional do Algarve :
« Nous sommes ravis d’accueillir à nouveau la Formule 1 au Portugal. Le Grand Prix du Portugal mettra en valeur l’excellence de notre circuit et la passion de nos fans, tout en apportant un impact majeur pour le tourisme, la région et la communauté locale. »
Costa a également tenu à souligner le rôle déterminant des autorités portugaises :
« Ce retour est le résultat d’un soutien institutionnel fort et constant. Sans cela, rien n’aurait été possible. »
Ce retour s’inscrit dans un rééquilibrage plus large du calendrier F1. Le départ de Zandvoort après 2026 libère une place précieuse, tandis que le Grand Prix de Belgique à Spa-Francorchamps passera à un format biennal à partir de 2027, jusqu’à la fin de son contrat en 2031.
Portimão devient ainsi un acteur clé de la nouvelle ère du calendrier, dans une F1 qui cherche à jongler entre héritage, spectacle et contraintes économiques.
Avec son tracé en montagnes russes, ses compressions, ses virages aveugles et ses changements de rythme constants, Portimão est un circuit qui met les pilotes à nu. Peu de marges, beaucoup d’engagement, et une lecture du relief qui fait la différence.
Autrement dit : exactement ce que la Formule 1 moderne cherche à préserver.
Le Portugal est donc de retour, et pas pour faire de la figuration. À l’heure où la F1 s’exporte toujours plus loin, le retour de Portimão sonne comme un rappel : les circuits exigeants, spectaculaires et authentiques ont encore leur place.
Le compte à rebours vers 2027 est lancé. Et lorsque les moteurs rugiront à nouveau dans l’Algarve, ce ne sera pas un simple retour nostalgique, mais une vraie déclaration d’intention.





























