Mise à part la domination de Marc Marquez qui a grosso modo annihilé le suspens du titre mondial dès l’été, la saison MotoGP 2025 a été globalement intéressante, avec le mystère Francesco Bagnaia, l’arrivée au premier plan d’Aprilia et Marco Bezzecchi, le retour en grâce de Pedro Acosta pour KTM, les progrès réalisés par les Honda officielles et le point d’interrogation lié aux débuts en piste de la Yamaha V4 de Fabio Quartararo.
On parle de celle de Fabio Quartararo puisque, à l’image de Marc Marquez chez Ducati ou Pedro Acosta chez KTM, El Diablo a vraiment fait la différence avec les autres pilotes Yamaha actuels et demeure, au moins pour 2026, un atout incontestable pour la firme d’Iwata !
Cet hiver, au vu des quelques éléments assez ténus observés, on peut quand même essayer de s’interroger sur le niveau de performance espéré pour la prochaine saison, un élément indissociable du futur du pilote français…
1 / La Yamaha V4 du test de Valence
Un test reste un test, et la journée d’un tel exercice est
tellement découpée en courtes sorties qu’il est difficile de
vraiment en tirer des conclusions.
Cela ne nous empêche toutefois pas de rassembler ici les éléments
factuels.
Alors qu’une seule moto à moteur V4 était disponible au test de
Misano, chacun des quatre pilotes Yamaha, Fabio Quartararo,
Alex Rins, Jack Miller et Toprak
Razgatlioglu, avait une V4 à sa disposition.
Il s’agissait d’un gros effort de la part de la marque aux trois
diapasons, même si, visuellement, nous n’avons noté aucune
évolution par rapport au dernier test en Italie au bord de
l’Adriatique.

Que les afficionados se rassurent : la bête s’appelle toujours YZR-M1 !

En fait, seul le démarreur externe semblait avoir évolué, passant d’une sorte de bricolage créée dans l’urgence à une vraie solution dédiée.

2 / Le test lui-même
Après une activité en piste retardée par la persistance de zones humides, Fabio Quartararo a pris ses marques avec sa M1 habituelle et, en seulement 4 tours lancés, a très rapidement inscrit 1’30.020, avec des pneus médium et une bonne quantité d’essence.
Alors qu’il ne restait que deux heures et demi d’essais, il est
ensuite passé sur la V4 avec pour objectif principal de trouver un
bon feeling de l’avant.
Cela n’a pas été facile, ni même atteint en fait, et ce n’est qu’au
bout de son 6e run avec la V4 qu’El Diablo a enfin pu améliorer son
chrono du jour, affichant 1’29.927.
Au terme de cette très courte journée de test lors de laquelle
il a effectué 24 tours lancés avec la V4, seuls 2 d’entre eux se
sont avérés plus rapides que le 1’30.020 obtenu après seulement 4
tours sur le 4 cylindres en ligne !
Au soir de ces essais officiels à Valence, le bilan n’était donc
pas vraiment brillant, même si la piste n’offrait visiblement pas
la même adhérence que lors du Grand Prix : avec un meilleur temps
réalisé par Raul Fernandez en 1’29.373, la séance
d’essais a été globalement plus lente d’une demi-seconde que la
qualification du Grand Prix, lors de laquelle Marco
Bezzecchi avait réalisé 1’28.809.
Face à ces références, Fabio Quartararo est quant
à lui passé de 1’28.978 en Q2 (6e) à 1’29.927 avec la M1 à moteur
V4 (15e), ce qui permet de supposer qu’à ce moment du développement
de l’osmose entre Fabio Quartararo et la V4, il manquait encore
environ une demi-seconde pour égaler les performances de la M1
classique.
Mais au vu du contexte et de la jeunesse du développement de la machine, une demi-seconde ne semble vraiment pas grand-chose…
3 / Le débriefing du pilote
Mardi soir, à la nuit tombée, Fabio Quartararo
a expliqué :
« Tout d’abord, nous devions trouver le meilleur réglage.
L’objectif n’était donc pas de trouver quelque chose de déjà
meilleur qu’à Misano. Nous avons travaillé surtout pour trouver une
base, pour retrouver du feeling sur l’avant, mais rien de vraiment
important, je dirais. »
Êtes-vous satisfait ?
« Il est trop tôt
pour dire si je suis satisfait ou non, mais nous n’avons pas réussi
à faire beaucoup de tours. Comme je l’ai dit, nous avons passé
beaucoup de temps à changer énormément de choses dans les réglages,
parce que nous manquons clairement de notre point fort, à savoir le
feeling sur l’avant. C’est pour cela qu’aujourd’hui nous avons
passé beaucoup de temps dans le garage à essayer de nombreuses
solutions. Heureusement, nous avons encore une journée demain : en
espérant qu’il ne pleuve pas, elle sera très importante. »
Quelque chose a-t-il réellement amélioré le feeling
de l’avant, sachant qu’Augusto dit depuis le début du week-end que
c’est peut-être correct, mais que cela ne s’améliore jamais, quoi
qu’ils fassent avec les paramètres existants ?
« Eux
ont travaillé pendant trois jours. Nous, nous avons travaillé
seulement une demi-journée. Donc, comme je l’ai dit, on ne trouve
pas le réglage de base d’une moto entièrement nouvelle en quelques
minutes, ni même en quelques heures. C’est pour cela que demain
sera important. Nous avons des choses à essayer, et j’espère que
nous pourrons vraiment définir des priorités afin de trouver un
réglage de base solide. »
Utilisez-vous toujours une puissance bridée
?
« Je ne sais pas exactement, mais je pense que nous
utilisons la puissance dont nous disposons. Nous essayons surtout
de faire correspondre la puissance dans les virages. Bien sûr,
l’électronique est différente, mais je ne pense pas que nous
utilisions moins de puissance : nous essayons simplement d’utiliser
la bonne. Ensuite, bien sûr, en quatrième, cinquième et sixième,
c’est toujours plein gaz, comme d’habitude. En première, deuxième
et troisième, c’est évidemment un peu différent par rapport à la
moto 2025. »
Fabio, par rapport au test de Misano, vous
sentez-vous plus convaincu par ce nouveau projet Yamaha, par cette
nouvelle aventure ?
« Comme je l’ai dit, aujourd’hui a
été une journée très courte. Nous n’avons pas vraiment eu le temps
de… vous savez, tout était très précipité, on essayait simplement
de faire fonctionner la moto.
Donc, comme je l’ai dit, demain sera très important pour nous,
surtout pour trouver le réglage du châssis, avec l’électronique, le
moteur, l’aérodynamique. Aujourd’hui, c’était surtout une journée
pour reprendre le contact avec la moto, pour mieux comprendre, car
le style de pilotage est complètement différent. Mais j’aime cette
manière de piloter. »
Vous avez fait votre meilleur chrono avec la V4.
Cela vous donne-t-il un peu d’espoir ?
« Non, pas
encore. Pas encore, parce que ce matin, c’était seulement deux
tours. Cet après-midi, c’était en pneus tendres/tendres. Comme je
l’ai dit, c’est trop tôt. »
Le lendemain, le circuit Ricado Tormo de Valence s’est transformé en circuit privatisé pour accueillir, entre autre, Yamaha.
La fameuse demi-seconde a-t-elle été trouvée
lors de cette journée complète, au terme d’un programme cette
fois non entaché par l’humidité ?
L’information n’a pas fuité et le pilote n’a pas eu à affronter la
presse depuis.
On ne peut donc que supputer, sauf que quelqu’un, qui se veut modeste mais qui est au courant de tout, a publié un message en ligne.
A suivre…
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