À Borgo Panigale, lors de la traditionnelle soirée Ducati Campioni in Festa, Francesco Pecco Bagnaia est apparu calme, lucide et déterminé. Après une saison 2025 qu’il ne cherche ni à minimiser ni à maquiller, le double champion du monde MotoGP a livré un discours sans faux-semblants : oui, l’année a été difficile ; non, il ne doute ni de sa vitesse, ni de sa place, ni de son entourage.
Pendant que d’autres déconnectaient, Bagnaia, lui, a travaillé. Beaucoup.
« J’allais à la salle de sport deux heures par jour. Pendant que j’y étais, je revoyais mes différentes séances et courses de cette année, surtout celles où j’ai mal performé, c’est-à-dire la majorité. Remise à zéro terminée. »
Une phrase lourde de sens, qui résume parfaitement l’état d’esprit du Turinois à l’aube de 2026.
Les premiers essais de la Ducati GP26 à Valence ont redonné des repères à Bagnaia, après une saison passée à courir après des sensations jamais vraiment retrouvées avec la GP25.
« À Valence, heureusement, nous avons réussi à faire du bon travail. Les conditions de piste étaient bonnes et nous avons progressé. Je suis satisfait de plusieurs points meilleurs que sur la GP25, et d’autres sur lesquels il faudra travailler, mais la base est bonne pour commencer. »
Pas d’emballement, mais un constat clair : la moto répond mieux, et cela suffit à relancer une dynamique.
Lorsque Gigi Dall’Igna expliquait que 2025 était davantage une question de ressenti que de technique, Bagnaia ne contredit pas. Il assume même sur moto.it.
« Ça a été une saison difficile pour moi et pour toute l’équipe. On a travaillé dur, mais ce n’était jamais facile de cerner le problème principal. Alors, on a souvent contourné le problème. »
Avec le recul, il en tire une leçon simple mais essentielle :« apprendre à mieux travailler dans des circonstances difficiles, en identifiant le vrai problème, ça aide énormément. »

Pecco Bagnaia : « je sais que le potentiel est là. Je sais que la vitesse est toujours là »
Alors que Jorge Lorenzo l’a publiquement invité à suivre l’exemple de Maverick Viñales en s’entourant d’un coach ou d’un préparateur mental, Bagnaia reste fidèle à sa méthode. « On dit beaucoup de choses, chacun a son opinion. »
Et lorsqu’on lui demande si son staff changera : « Absolument pas. » Un choix fort, presque politique, dans un paddock où la moindre difficulté déclenche souvent une révolution interne.
Marc Marquez a rappelé qu’« un pilote heureux est un pilote rapide ». Bagnaia ne conteste pas, mais affine. « Un pilote rapide est aussi heureux, donc tout est logique. Le calme a toujours été là. Ce qui a manqué, ce sont les sensations. Et il faut les retrouver. »
Pour lui, la vitesse n’a jamais disparu. « Je sais que le potentiel est là. Je sais que la vitesse est toujours là. » La mission 2026 est donc claire : reconnecter l’homme, la moto et le ressenti.
Avec le recul, Bagnaia reconnaît un faux postulat en début de saison.
« Je suis parti du principe que mon potentiel avec la 24 était très élevé. Ce n’était pas une question d’adaptation, mais de recherche de sensations… qui ne sont jamais venues. » Une erreur d’interprétation qui a coûté cher sur la durée.
Lorsqu’on l’interroge sur son futur au sein de Ducati, la réponse est sibylline, presque froide. « Posez la question à ceux qui peuvent y répondre. » Avant d’ajouter, sur son ressenti personnel : « Rien n’a changé. »
Message limpide : Bagnaia n’est ni en fuite, ni en rupture. Il est en reconstruction.
Entre une GP26 plus cohérente, un mental remis à zéro et une détermination intacte, Pecco Bagnaia aborde 2026 sans promesses tapageuses, mais avec une conviction profonde : il n’a rien perdu. La vitesse est toujours là. Il reste maintenant à la libérer.
![MotoGP 2025. Pecco Bagnaia à la soirée Ducati : « La vitesse est toujours là. Pas d’entraîneurs dans mon équipe. » [VIDÉO]](https://img.stcrm.it/images/48370661/HOR_WIDE/800x/pecco-bagnaia-festa-ducati-2025.jpg)































