Ce qui devait être l’un des transferts les plus romantiques de l’histoire moderne de la Formule 1 s’est transformé en une épreuve brutale. En quittant Mercedes pour rejoindre Ferrari en 2025, Lewis Hamilton rêvait d’un dernier coup de génie. Il a trouvé, à la place, une saison d’une dureté rarement vue pour un septuple champion du monde.
Loin de l’euphorie attendue, l’année a viré à la lutte permanente pour exister. Hamilton n’a pas sombré, mais il a encaissé. Fort. Et parfois en silence.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes — et ils font mal. Battu sèchement par Charles Leclerc, Hamilton termine la saison 86 points derrière son coéquipier. Plus marquant encore : aucun podium sur l’ensemble de l’année, une première absolue dans sa carrière en F1.
Pour un pilote qui a redéfini la domination dans l’ère moderne, le choc est immense. Ferrari n’a pas brisé Hamilton — mais elle l’a exposé à une réalité brutale : changer d’équipe après vingt ans au sommet est un pari à haut risque.
Il y a bien eu quelques lueurs. Une victoire au Sprint en Chine, un week-end où le génie semblait brièvement ressurgir. Mais elles ont été trop rares pour masquer une saison globalement plombée par l’irrégularité.
Le symbole le plus violent reste cette série de quatre éliminations consécutives en Q1, un scénario impensable il y a encore quelques années pour Hamilton. Comment un pilote de ce calibre peut-il se retrouver aussi démuni ? La question a hanté le paddock toute l’année.

Mercedes n’a jamais vraiment lâché Hamilton
Derrière les résultats, il y a l’humain. Et sur ce terrain-là, Mercedes n’a jamais tourné le dos à son ancien leader.
Bradley Lord, directeur de la communication de l’équipe allemande, l’a reconnu sans détour : « Nous avons de la peine pour lui sur un plan humain. Nous savons combien de cœur et d’âme Lewis met dans son travail. »
Les liens sont restés intacts. Hamilton continue d’échanger régulièrement avec Toto Wolff, partage encore parfois des vols, passe au bureau de Brackley, discute avec les ingénieurs, déjeune avec l’équipe.
Wolff ne s’en cache pas : Hamilton n’a jamais vraiment quitté la famille Mercedes.
Si 2025 a été une année de souffrance, 2026 pourrait être celle de la renaissance. Le grand bouleversement réglementaire approche, avec de nouveaux châssis et de nouvelles unités de puissance. Et Hamilton, pour une fois, ne cache pas son soulagement.
« Il n’y a pas une seule chose qui va me manquer à propos de ces voitures », a-t-il lâché, sans détour, en parlant des monoplaces à effet de sol actuelles.
Un aveu brutal, presque libérateur. Ces voitures ne correspondaient pas à son ADN de pilote. Les nouvelles règles pourraient, enfin, lui offrir un terrain plus favorable.
Chez Mercedes, le discours est clair et assumé. « Nous croyons toujours qu’il peut le faire », insiste Toto Wolff.
Mais le temps n’attend personne. La grille regorge de jeunes loups affamés, et même chez Ferrari, Leclerc a pris l’ascendant psychologique. La pression est maximale : Hamilton n’a plus le droit à l’erreur.
La question brûle toutes les lèvres. Cette saison F1 2025 était-elle le signe d’un déclin irréversible… ou le passage obligé avant un dernier sursaut de grandeur ?
Lewis Hamilton a déjà défié l’histoire plus d’une fois. Mais jamais dans un contexte aussi hostile, aussi exigeant, aussi impitoyable.
Une chose est certaine : la saga Hamilton–Ferrari ne fait que commencer. Et si le réveil arrive, il pourrait être aussi spectaculaire que la chute a été brutale.
































