Il est l’heure de débriefer cette saison. Comme tous les hivers depuis deux ans, cette chronique analyse en détail la campagne de chaque pilote, du moins bien classé au champion du monde. Il s’agit là d’apporter un point de vue argumenté sur la performance de chacun de nos héros, afin d’en discuter tous ensemble. Vous êtes prêts pour ce nouveau volet, consacré à Marc Marquez ? C’est parti !
L’épisode d’hier était consacré à Alex Marquez ; retrouvez-le en cliquant ici.
Marc Marquez seul au monde
Voici le dernier épisode de cette rétrospective, et il est bien sûr consacré à Marc Marquez, le champion du monde – que j’avais vu à cette place. Il va sans doute être plus court, car mes plus fidèles lecteurs savent pertinemment que c’est le pilote sur lequel j’ai le plus écrit cette année, il est donc inutile de se répéter. D’ailleurs, étant donné qu’il a manqué les cinq dernières courses, les enseignements de ce papier tiennent toujours, et c’est pourquoi je vous incite à le lire si jamais vous désirez connaître mon avis sur son titre de champion du monde.

Une saison malheureusement entachée par une nouvelle blessure. Photo : Michelin Motorsport
Aujourd’hui, au lieu de parler des statistiques, je vais plutôt me pencher sur deux questions intéressantes. Premièrement, était-ce la meilleure année de Marc Marquez en MotoGP ? Et puis, deuxièmement, ce titre le fait-il passer devant Valentino Rossi au classement des meilleurs pilotes de tous les temps ? C’est parti.
Le meilleur Marquez ? Pas si sûr
Autant mettre fin au suspense tout de suite, non, je ne crois pas que nous ayons eu affaire au meilleur Marc Marquez de l’histoire. La question était pertinente à un stade de la saison, ne vous y trompez pas, mais quand on regarde l’intégralité de cet exercice, c’est différent.
Franchement, le Marc Marquez que l’on a vu de la première manche en Thaïlande jusqu’au Grand Prix de Hongrie était peut-être le plus puissant depuis son arrivée en 2013. Les résultats n’étaient pas aussi bons qu’en 2014, certes, où il avait remporté les dix premières courses de la saison. En effet, il y a eu quelques erreurs, notamment en Espagne, en Grande-Bretagne, et aux États-Unis. Mais même s’il était moins souvent premier qu’en 2014, on sentait sa maîtrise totale ; Marquez avait de la marge à chaque course !
Pour le coup, c’était vraiment bluffant. En Thaïlande, il gagne en laissant passer son frère pour éviter la pénalité liée à la pression des pneus. Il a connu un problème similaire à Brno, et ça ne l’a pas empêché de triompher là aussi. Le tout sur une moto qui a fait galérer les deux autres pilotes à son guidon ! Comme dit dans l’article sur Di Giannantonio, je pense que la Desmosedici GP25 n’était pas si bien née, mais que le génie de Marquez a totalement éclipsé ses défauts. Et puis, par rapport à 2014, il y a aussi cette série de victoires en Sprint, longue de huit manches, d’Aragon à la Catalogne.
Tout mis bout à bout, je pense que c’est plus fort qu’en 2014, donc, malgré les cinq courses en moins. Cependant, sa campagne 2019 reste supérieure. Marc Marquez, à la fin de l’année 2025, commençait gentiment à se faire rattraper par les autres : Bezzecchi, après Brno, rivalisait parfois avec son rythme de course, l’a mis en difficulté à Misano, et le dominait carrément en Indonésie avant cet accident. Alex Marquez l’a aussi battu fair and square en Catalogne le samedi comme le dimanche (avant sa chute en Sprint), et Bagnaia, de nulle part, a fait mieux au Japon, même si on peut imaginer qu’il assurait le titre. Bien sûr, ce sont là des détails, insignifiants au vu de la monstruosité de sa performance, mais par rapport à 2019, ça fait la différence.
Rappelez-vous : sur une Honda déjà en difficulté par rapport aux autres machines, il arrivait à réaliser des prouesses, en plus de jouir d’une régularité dans la performance encore plus impressionnante qu’en 2025. Hormis aux États-Unis, où il était tombé à cause d’un problème mécanique, il a réussi à ne jamais finir au-delà de la deuxième place face à une adversité, à mon sens, plus forte qu’en 2025.

Cette saison restera aussi dans l’histoire grâce à son frère. Photo : Michelin Motorsport
Au dessus de Rossi
C’est le moment de vérité. Pendant longtemps, j’ai considéré Rossi comme le meilleur pilote de tous les temps. Je crois que ce titre acquis pour un autre constructeur que Honda avec la manière fait passer Marc Marquez devant. Attention : il ne faut pas confondre le titre de « plus grand pilote de tous les temps », ou « GOAT », et celui de « meilleur pilote ». Là, je fais seulement référence au talent, aux exploits en piste, à la vitesse, et non pas à l’impact sur sa génération ou aux affaires extrasportives. J’aurai l’occasion d’y revenir durant l’hiver, car le débat du GOAT me fascine.
Si l’on parle simplement de qualités intrinsèques, oui, Marquez l’a dépassé en égalant son nombre de titres. D’abord, ce championnat confirme que sa longévité est en réalité supérieure à celle de Rossi, ce dont j’ai déjà parlé dans un autre article. De surcroît, il est simplement plus exceptionnel sur la piste, plus rapide, peut-être moins fort en bagarre, c’est vrai, mais plus dominant – et c’était dur à aller chercher. Je pense que, si l’on prend les deux pilotes et qu’on leur fait disputer une course à machines égales dans n’importe quelle ère, Marquez l’emporte. Et au niveau du palmarès, ce qui était la principale différence, Rossi est désormais égalé, et ça conforte mon avis.
Dites-moi ce que vous avez pensé de la saison de Marc Marquez en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

2025, c’était l’année Marc Marquez. Il n’y a eu que lui. Photo : Michelin Motorsport
Photo de couverture : Michelin Motorsport































