Après le retour de Michelin en MotoGP pendant 21 années , Pirelli deviendra en 2027 le fournisseur unique de la catégorie reine des Grands Prix, sans avoir le droit à l’erreur.
Un an avant cette échéance, les questions sont donc encore nombreuses, et la première d’entre elle a trouvé sa réponse dans une interview de Giorgio Barbier, le Directeur de la Compétition Moto chez Pirelli, accordée au site italien GPOne.
En septembre dernier, nous avons pu assister au premier test du
manufacturier italien qui s’est déroulé à Misano, et les échos que nous en avions eu
avaient été pour le moins positifs.
Mais nous nous demandions si l’asphalte du circuit Ricardo Tormo,
dans la banlieue de Valence, n’avait pas également été utilisé par
Pirelli lors du test privé Yamaha, à la suite de la première séance
d’essais officiels MotoGP 2026…
Négative semble être la réponse, puisque Misano a été le seul test des pneus italiens avec les MotoGP actuelles et leurs pilotes d’essai, hormis apparemment les rares roulages individuels connus des 850cc Honda et KTM.
« Comme avant chaque test, il y avait toujours beaucoup de doutes, mais au final tout s’est bien passé. Évidemment, nous avons trouvé certaines conditions, et au fil de l’année (à venir) nous en rencontrerons d’autres. »
D’autres tests sont donc prévus en 2026, dont profitera particulièrement Nicolo Bulega, dans son rôle annexe de pilote d’essai Ducati, mais aussi tous les pilotes officiels lors d’un test vers la mi-saison 2026…
« C’est certain que dans deux ans (un an !), Toprak retrouvera l’esprit Pirelli. Celui qui le saura avant tout le monde sera Bulega, car Ducati lui a confié le rôle de pilote d’essai. Nicolò sera probablement avantagé, car il testera de nombreux pneus Pirelli, contrairement à Toprak qui devra revenir en arrière après Michelin. »
L’expression « revenir en arrière » est sans doute malheureuse car Pirelli entend bien tracer sa propre voie en MotoGP, sans chercher le moins du monde à copier Michelin.
« Les caractéristiques des Pirelli en MotoGP resteront celles que les pilotes ont connues avec les pneus dérivés de la série, car c’est notre philosophie et notre manière de travailler. Bien entendu, chaque constructeur dispose de techniques, de machines et de processus différents, et chacun apporte donc sa propre vision. Nous ne sommes certainement pas là pour copier qui que ce soit ! »
Avec un règlement MotoGP 2027 imposant une cylindrée de 850cc à la place des 1000cc, donc une puissance moindre, et des appuis aérodynamiques plus faibles, les pneus Pirelli auront sans aucun doute une vie plus facile que celle des Michelin actuellement. Ils seront donc différents…
« La différence concernera les dimensions, le profil et le
champ d’utilisation. En redimensionnant un pneu, son comportement
change forcément. À quel point ? Nous ne le savons pas
encore.
En revanche, la caractéristique principale de Pirelli, à savoir
la sensibilité de retour d’information de l’avant, restera. Je
parle de la capacité du pneu à indiquer au pilote la fenêtre
d’utilisation et à lui faire comprendre ce qui se passe. »
Traditionnellement, Michelin est connu pour l’excellence de ses pneus arrière, Pirelli pour celle de ses pneus avant. Le manufacturier italien réussira-t-il à conjuguer le meilleur des deux mondes en bénéficiant de machines moins monstrueuses ? Ce ne sont pas les chronos mais les pilotes qui répondront à cette question…
































