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Jorge Martin a connu une année extrêmement difficile, dans tous les domaines. Entre blessures, affaire contractuelle et autres difficultés privées, il a très peu roulé et a conclu l’année en 21e position, soit la pire défense de titre de l’histoire des Grands Prix motos. Et si son numéro 1 lui avait porté la poisse ? En effet, il est très difficile de gagner un titre en portant ce chiffre lourd de sens, qui est réservé, pour ceux qui suivent le sport depuis peu, aux champions en titre. D’autres avant lui ont essayé, mais peu y sont arrivés. Voici une petite rétrospective qui devrait refroidir le prochain candidat.

Avant le début du XXIe siècle, les numéros n’étaient pas aussi importants pour les pilotes, c’est pourquoi nous nous concentrerons sur l’ère MotoGP, après 2002, où les pilotes ont commencé à incarner leurs numéros. Pas d’Agostini et de Doohan, donc, entre autres, eux qui ont tant gagné avec ce chiffre « par défaut ».

 

Manuel Poggiali

 

L’italien est le premier à porter le n°1 dans la nouvelle ère des Grands Prix. En effet, il fut titré en catégorie 125cc lors de la saison 2001, après une dure bataille contre Youichi Ui. En 2002, il porta donc fièrement le numéro des champions comme le veut la tradition. Il perdit son titre contre Arnaud Vincent, qui est, par ailleurs, notre candidat suivant. À savoir : Après son deuxième sacre en carrière, intervenu lors de la saison 2003 en 250cc, le Saint-marinais garda son n°54 pour la saison 2004, mais il fut encore battu.

 

Arnaud Vincent

 

Notre champion français, après avoir défait Poggiali, frappa sa KTM officielle d’un n°1 noir, gras et bien visible en 2003. Cependant, la défense du titre tourna au cauchemar, puisque la firme de Mattighofen se sépara de lui au beau milieu de la saison. Repêché par Aprilia Sterilgarda, nous vîmes le #1 sur deux machines différentes dans une même catégorie en une seule année, fait rare s’il en est.

 

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Vincent au Brésil en 2003, dans une année des plus compliquées.

 

Dani Pedrosa

 

Dani, lui, réussit deux exploits : tout d’abord, remporter trois titres d’affilée : 125cc en 2003, puis 250cc en 2004 et 2005. Comme vous l’aurez deviné, la deuxième prouesse découle de la première, car il est parvenu à défendre un titre avec le n°1 sur le carénage, ce qui n’est pas si fréquent. Sur Honda, Casey Stoner ne put rien face au génie espagnol, qui était vu, à ce moment-là, comme l’un des plus grands talents à venir.

 

Thomas Lüthi

 

Vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais oui, Lüthi a bien porté le n°1 lors de la saison 2006. À l’époque, il était plus courant de ne pas monter tout de suite en catégorie intermédiaire. Champion 125cc lors de la saison 2005 contre un Mika Kallio en feu, Lüthi remit le couvert en 2006, mais échoua complètement la mission. Il ne termina que 8e du classement, avec une seule victoire et à 225 points du champion Álvaro Bautista.

 

Jorge Lorenzo

 

Comme Pedrosa, Lorenzo faisait partie de l’élite à cette époque, et parvint à gagner avec le n°1. Il battit Andrea Dovizioso en 2006, puis en 2007 ; des mauvais souvenirs pour l’Italien. Très subjectivement, je pense que le #1 noir, stylisé avec les ailes et l’insigne « Por Fuera » est le plus beau porté par un champion au XXIe siècle.

Et ce n’est pas fini ! Lorenzo l’arbora de nouveau en 2011, également avec une version travaillée représentant les initiales « JL », mais cette fois en MotoGP après avoir décroché le Graal en 2010. Cependant, cela ne lui porta pas chance, et il décida de s’en séparer définitivement malgré ses deux autres titres mondiaux.

 

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Lorenzo au Portugal en 2011, avec ce n°1 où l’on distingue le « J » et le « L ». Avec, en prime, le plus casque de tous les temps (d’après moi).

 

Nicky Hayden

 

Les Américains ne manquent jamais une occasion de porter le n°1, un insigne significatif dans un pays où la compétition est inculquée dès le plus jeune âge. Ainsi, pour sa défense en 2007, Nicky porta fièrement le n°1 sur sa Honda Repsol, mais sans grand succès. Il échoua à la 8e place, sans pouvoir rivaliser avec le champion Stoner ou même son coéquipier Pedrosa.

 

Gábor Talmácsi

 

Le Hongrois, trop souvent omis, a brillé en 125cc lors de la saison 2007 et a logiquement affiché le n°1 l’année suivante. Malheureusement, il ne parvint pas à conserver son titre et dut le laisser à Mike di Meglio ; contrairement à d’autres, évoqués précédemment, lui était dans le coup, à la 3e place du championnat et avec une victoire somptueuse à Assen.

 

Casey Stoner

 

Inutile de vous présenter l’extra-terrestre australien. Stoner a porté le numéro à deux reprises, à chaque fois qu’il dut défendre une couronne MotoGP en 2008 et 2012. Pourtant, jamais il ne réussit à être champion avec, échouant contre Valentino Rossi puis Jorge Lorenzo.

 

Tito Rabat

 

Depuis le début des années 2010, la physionomie des Grands Prix a évolué. Désormais, tout pilote sacré en Moto3 accède directement au Moto2, et cela fait disparaître les défenses dans les catégories de promotion. À ce jour, Tito Rabat est le dernier pilote à avoir porté le n°1 dans une catégorie autre que le MotoGP, lors de la saison 2015 en Moto2. Largement champion en 2014, il ne put conserver sa couronne, battu par Johann Zarco et Álex Rins. Une vilaine blessure engendrée en fin de campagne eut raison de ses chances.

 

Pecco Bagnaia

 

Pecco Bagnaia avait décidé, suite à son premier titre de champion du monde MotoGP fin 2022, d’arborer le n°1 pour la saison 2023. Et cette fois, ça a fonctionné ! Aussi fou que cela puisse paraître, il a réussi à conserver l’avantage sur un excellent Jorge Martin, grâce à des performances d’outre-tombe. Au final, sa saison n’était pas si exceptionnelle que ça d’un point de vue statistique – sans doute moins bonne que 2024, à vrai dire –, mais ça suffit pour en faire la seule défense réussie du XXIe siècle en catégorie reine. Une exception qui confirme la règle, puisqu’il l’a utilisé de nouveau en 2024, et s’est fait battre, cette fois, par le « Martinator ».

Les aviez-vous tous en tête ? Dites-le-moi en commentaires ! Par ailleurs, citons, pêle-mêle, les champions qui ont aussi défendu leur titre sans porter le n°1. À savoir Valentino Rossi, bien sûr, mais aussi Poggiali en 2004. On retrouve Marco Simoncelli en 2009, tout comme Lorenzo en 2013 et 2016, sans oublier Marc Márquez. Johann Zarco, bien sûr, a été titré deux fois de suite avec son fidèle n°5. Plus récemment, Joan Mir et Fabio Quartararo se sont refusés à la tradition.

 

Pecco n’est tellement pas passé loin du triplé en 2024. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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