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Désormais âgé de 47 ans, Carlos Checa a une solide expérience des Championnats du Monde, avec 194 courses à son actif en 500 cm3 et en MotoGP, ainsi que quelques Grands Prix en 125 et 250 cm3. Il a remporté le GP de Catalogne en 500 sur une Honda en 1996, puis avec une moto identique le Grand Prix de Madrid en 1998 sur le circuit de Jarama.

Mais c’est en Championnat du Monde Superbike que son talent fut le mieux récompensé, avec 24 victoires pour 150 départs. Il obtenait ainsi le titre de Champion du Monde de la catégorie en 2011 sur une Ducati 1098R engagée par l’équipe Althea Racing de Genesio Bevilacqua (photo ci-dessus). Il devenait ainsi le premier pilote espagnol à remporter le titre mondial en SBK, et le troisième européen après Raymond Roche et Max Biaggi.

Carlos a vu rouler beaucoup de bons pilotes, puisqu’il lui-même lutté contre Mick Doohan, Valentino Rossi, Casey Stoner et d’autres. Il en a vu rouler également de nombreux contre qui il n’a pas lutté directement.

Pour Carlos, Marc Márquez sait faire fonctionner tout ce qui roule. « Il ne s’agit pas seulement de la partie avant de la moto. C’est aussi le pneu Michelin, qui a toujours péché par ce fait, qui a tendance à se bloquer devant quand vous passez en inclinaison au freinage. Pour le faire comprendre, l’appui que vous avez sur la roue avant est moindre que celui d’une autre moto. Honda et Michelin n’ont jamais été une très bonne combinaison et continuent de ne pas l’être. J’ai essayé de nombreuses Honda, les 500, les Superbike, les MotoGP 800 cm3, les MotoGP 1000 cm3, et elles avaient toutes ce caractère. C’est un problème d’ADN », a souligné Carlos, selon lui un problème que seul Marc Márquez a su surmonter. « Marc fait tout fonctionner » a expliqué le Barcelonais à Fabio Marchi pour Mundodeportivo.com.

« Les autres ont de la chance qu’il roule avec une Honda. Je suis désolé de le dire parce que ce sont tous de grands pilotes, du premier au dernier, mais Marc pourrait gagner avec n’importe laquelle des grandes marques du MotoGP, en particulier avec les structures Yamaha et Ducati. Les autres équipes, Suzuki, KTM et Aprilia ont toutes fait un grand pas en avant, mais ces motos sont peut-être encore un peu justes, surtout KTM et Aprilia. »

« Marc est probablement le meilleur pilote que j’ai jamais vu. Et je suis sûr qu’il est le plus complet que j’ai vu dans ma carrière. »

Concernant son frère Álex Márquez, « Je pense qu’il est peut-être dans le top 10. Ce qui est clair, c’est que si vous n’êtes pas compétitif dans la première, la deuxième ou la troisième course, vous ne le serez guère à la fin de la saison. Je pense que c’est difficile. Avec une progression et sur un circuit spécifique, vous pouvez, mais je pense qu’il est difficile de penser dès le départ qu’un pilote peut terminer 14ème ou 15ème rang de sa première course et faire un podium ou gagner à la fin. »

Au sujet de Jorge Lorenzo, « Le cas de Jorge est différent car il s’agit d’un pilote très expérimenté. Connaissant Jorge, le moment qu’il a vécu avec la Honda et les Michelin… Ce n’était pas la meilleure combinaison pour lui. Et avoir Márquez à ses côtés, c’est encore pire. Je pense que le pire scénario s’est présenté. Le pire scénario dans lequel Jorge pouvait se retrouver est celui où il est allé. »

« Personne n’a peur. C’est plutôt que tout a un sens. Si vous vous battez pour la 14e place, ce n’est pas que vous ayez peur ou non, c’est que vous décidez de ne pas risquer davantage puisque vous choisissez de n’être que le 14e. Mais si vous vous battez pour la 3e position, la même personne est capable de prendre des risques élevés. Et il y a autre chose, vous pouvez prendre des risques plus ou moins importants selon les sensations et la confiance que vous avez dans la moto, mais si vous ne sentez pas la moto et que vous ne savez pas comment la gérer, vous ne savez pas où est la limite, vous ne pouvez pas rouler à l’aveugle. »

Du côté d’Andrea Dovizioso, « Je ne pense pas que Ducati sera le rival de Márquez en 2020, car ses pilotes arrivent déjà au bout de leur tentative, une relation qui a déjà été quelque peu consommée par Dovizioso et Petrucci. Et à cet égard, je pense qu’il sera difficile pour ces pilotes d’être compétitifs. Dovizioso est le principal rival, mais il peut difficilement être un adversaire de taille pour Márquez. »

Et pour la fin, Valentino Rossi. « Il a été un pilote incroyable, l’un des meilleurs de l’histoire, et il n’est plus là où nous aimerions tous le voir. Le voir se battre pour le top 10 et ensuite le voir chuter parce qu’il ne peut pas, étant le dernier Yamaha, ça n’a pas de sens. »

« Il ne s’agit pas de savoir s’il continue ou non, il s’agit de dire, est-ce que ce que fait Valentino a un sens ? Personnellement, j’espère et je souhaite qu’il continue pendant un, deux ou trois ans parce que je pense que pour le championnat, c’est très intéressant et c’est un ingrédient très important, mais sur le plan sportif, qu’il trouve un sens et de l’espoir en ce moment, je ne comprends pas. Mais c’est sa décision, je la respecte et tous les fans devraient lui être reconnaissants. »

 

 

Photos MotoGP.com et Worldsbk.com / Dorna