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Davide Brivio est un team manager heureux. Il peut se féliciter d’avoir épousé la cause Suzuki dès le lancement du projet GSX-RR. Une aventure menée intelligemment, en économisant le moindre sou et en investissant là où il faut. Aujourd’hui, la moto semble mature pour jouer un championnat et dans son box, il a deux jeunes très bons pilotes qui ne feront que progresser. Mais il faut tout de même maintenir tout ça en équilibre et faire en sorte que la saine émulation ne tourne pas au duel fratricide. Brivio a déjà eu un avant-goût de cette différence en 2018, avec Andrea Iannone, opposé à Álex Rins…

Beaucoup disent que l’on va entendre parler, et en bien, de Suzuki en 2020. Déjà, l’an passé, Álex Rins, avec deux victoires acquises contre Rossi à Austin et Marc Márquez à Silverstone, avait montré que la GSX-RR était sur orbite pour réaliser de grands exploits. Le nouveau pneu Michelin découvert lors de l’intersaison a montré qu’il allait comme un gant à l’opus d’Hamamatsu. Enfin, et qui plus est en plein confinement, Davide Brivio a confirmé ses jeunes Espagnols Álex Rins et Joan Mir pour deux ans. Les choses semblent donc être en place pour de belles aventures.

« Je pense que oui » reconnait sans ambages Brivio. « Nous avons une grande paire de pilotes et je pense que nous pouvons ouvrir un cycle pour faire des choses importantes. Márquez est très difficile à battre et Quartararo comme Maverick sont très rapides, mais je pense que nous pouvons les affronter. Cela nous demandera des efforts et il faudra créer une moto compétitive, avoir une bonne organisation. »

Certes, mais en Grand Prix, on sait qu’il n’y a qu’un seul vainqueur tandis que l’équipier est le premier adversaire à battre. Avec deux jeunes fauves, comment l’Italien compte-t-il canaliser les énergies ? Dans un premier temps, il n’y aura pas de hiérarchie : « le temps nous dira où Joan arrive, mais il a sûrement le potentiel pour combattre Álex. Une chose que nous espérons pour cette année, c’est que la compétition s’intensifiera au sein de l’équipe, qui connaît déjà une évolution positive. Álex sait que Joan est un pilote compétitif qui va grandir et Joan sait qu’il veut être devant lui. Je m’attends à une concurrence saine, ce qui nous a manqué ces dernières années. »

« J’espère que ce sera l’équipe Suzuki la plus forte de ces dernières années »

Car Brivio garde en mémoire une expérience au goût amer : « en 2018, avec Andrea Iannone, Álex a été celui qui s’est révélé, mais il n’y a eu que de la compétition dans les six ou sept dernières courses et toujours avec un sur le podium. Celui qui n’y était pas devenait fou. Cela peut arriver cette année. J’ai déjà vu Joan prêt, même s’il part avec moins d’expérience qu’Álex. »

« J’espère que ce sera l’équipe Suzuki la plus forte de ces dernières années et il n’y a pas de pilote Suzuki numéro un, car il y a deux numéros Suzuki. Nous ferons tout notre possible pour qu’il en soit ainsi et que le meilleur gagne. Nous nous intéressons au climat de compétition au sein de l’équipe. Cela les aidera tous les deux et Joan ne permettra pas à Álex de se détendre. »

Une interprétation du futur en partant du passé à laquelle Carlo Pernat a répondu. A l’époque, il était encore manager d’Andrea Iannone… « La vérité est qu’il a été renvoyé par Suzuki et il est étrange que cela ait été fait alors qu’il avait une excellente saison avec de nombreux podiums. Il était clair que d’un point de vue technique, c’était un choix fort, car ne pas l’avoir dans l’équipe avec Rins était une erreur à mon avis. Mais il y a l’inconvénient. Iannone a un caractère assez fort et dans les stands des tensions très fortes se sont créées, très fortes en effet. Suzuki s’est retrouvé à la croisée des chemins, c’est-à-dire maintenir ce type de tension au risque de déstabiliser l’ensemble de l’environnement ou de décider de le renvoyer. Évidemment, cela s’est produit, ils craignaient de perdre l’équilibre dans l’équipe créée par Davide Brivio. À mon avis, c’était surtout la décision de Suzuki au Japon. »

Álex Rins et Joan Mir sont prévenus : le premier qui tire sur l’autre ne sera pas apprécié à Hamamatsu…

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