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En ce jeudi 17 juin 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit du Sachsenring en prélude au Grand Prix d’Allemagne.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui occupe actuellement la 2e place du championnat du monde MotoGP.

 

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.


 

Félicitations Johann pour vos quatre deuxièmes places et votre positions de deuxième au championnat. C’est un très bon début pour 2021. Quels sont vos sentiments en arrivant en Allemagne ?

Johann Zarco : « Comme d’habitude, j’essaie d’être neutre et positif. Nous savons et nous entendons de la part de tous les médias que ce n’est pas le meilleur circuit pour les Ducati, mais je ne suis pas complètement d’accord avec eux car nous pouvons avoir de bonnes surprises. Avec l’expérience que j’ai acquise avec le temps sur cette moto, je suis vraiment curieux de voir quel feeling j’aurai sur cette piste qui est très particulière comparée à toutes les autres. Mais je suis très heureux d’être de retour en Allemagne, et simplement de conduire jusqu’en Allemagne et le nord de l’Europe avec la voiture. Être là avec les grosses chaleurs dans le paddock qui est particulier, avec d’un côté les hospitalités et quelques camions, et de l’autre le vrai paddock, j’aime tout ça et j’espère simplement apprécier ce weekend ainsi que de faire de belles choses pour continuer à pousser dans ce championnat où tout se passe bien pour le moment. »

 

 

Pensez-vous que les statistiques qui ne sont pas favorables à Ducati ici sont toujours d’actualité avec la GP21 ?

« Je pense qu’elles ne veulent rien dire car, comme Jack l’a dit, la moto est beaucoup plus facile que ce qu’il a piloté auparavant, même quand il a fini en quatrième position. Cela veut dire que nous disposerons de quelque chose de plus qui pourra apporter de bonnes choses sur cette piste. Pour moi, il y a vraiment quelque chose que nous devons comprendre sur ce circuit, car on peut penser qu’il faut vraiment pouvoir y tourner beaucoup ou que nous ne pourrons pas utiliser notre puissance, mais au final c’est toujours Marc (Márquez) qui a gagné ici, et ce n’est pas une Yamaha. Peut-être que la Yamaha est la meilleure pour le turning, mais Marc a toujours montré que c’était un moteur en V qui gagnait ici. J’essaye donc de l’appréhender comme ça et nous devrons commencer le weekend pour vraiment connaître quel est le potentiel. Mais j’ai toujours cet état d’esprit positif comme quoi il est possible de bien faire. »

Marc Márquez a gagné ses 10 dernières courses ici en partant de la pole position. À quoi vous attendez-vous de sa part cette année ?

« Je pense qu’il sera là, et même sur le podium. C’est difficile à dire pour la victoire, mais clairement avec l’avantage qu’il avait durant ces dernières années, et même cette année avec un bras cassé, je pense qu’il aura moins d’écart que ce qu’il avait sur les derniers circuits. Et par-dessus tout, il a fait un bon test lundi à Barcelone et il a eu un bon repos. Je pense que les deux courses consécutives au Mugello et à Barcelone étaient difficiles par rapport aux blessures qu’il avait. Même s’il ne l’a pas montré, j’imagine que cela a été difficile. Il y a donc un pari à faire et je pense que certaines personnes peuvent mettre un peu d’argent sur lui. Il est vrai qu’il ne joue pas actuellement le champion, et c’est pourquoi nous nous devons faire d’autres calculs, et il n’est pas agressif mais n’hésite pas quand il double, donc nous devrons le prendre en considération si nous nous battons pour le podium. »

Nous n’avons pas eu l’occasion de vous parler après Barcelone sur le fait que la pénalité infligée à Fabio Quartararo a été donnée trois heures après la course. Qu’en pensez-vous ?

« Pour en avoir parlé à la maison avec certaines personnes qui sont des fans des pilotes français, elles pensent que ce n’était pas correct de le faire après la course. Elles mentionnaient avant tout une règle que je ne connaissais pas. En pensant à la sécurité, oui, nous devons faire quelque chose, mais il a terminé la course sans chuter, donc au final il l’a fait. C’est pourquoi cette pénalité devait davantage être prise en considération et a reçu beaucoup de critiques. Parfois, en faisant les choses après la course, il est difficile de changer les choses. J’ai en tête Anthony West quand il a été banni à cause d’un contrôle antidopage : Tous ses résultats en championnat du monde ont été annulés ! J’ai aussi vu une course en Moto2 en 2012 où j’avais terminé sixième et où il avait fait une belle course et obtenu un beau podium. Et quand j’ai vérifié le classement durant l’hiver, j’étais passé cinquième. Mais sixième ou cinquième, 10 ans après, ça ne change rien ! C’était trop tard ! Trois heures après, c’est déjà tard, mais 10 ans après, c’est vraiment trop tard. Il y a des choses auxquelles il faut penser, oui. »

Six Ducati sont déjà confirmées pour la saison prochaine, et plus que probablement huit. Pensez-vous que cela puisse être un avantage en terme de développement de la moto et vous procurer une situation encore meilleure au championnat ?

« Peut-être ! Être en mesure de fournir huit motos, c’est beaucoup mais c’est un bon signe comme quoi l’usine travaille bien. Et c’est également un bon signe concernant le potentiel de la moto. Si ce changement fait que nous avons la meilleure moto de la catégorie, cela mettra la pression sur les autres constructeurs, donc j’espère simplement que ce sera le cas. Mais il faudra être prudent pour ne pas en fournir trop et peut-être perdre alors certaines choses, mais je ne pense pas que Ducati commettra ce genre d’erreurs. Ce sera bien et je pense que ce sera peut-être encore mieux d’avoir plus de motos, et pour le moment c’est Ducati qui peut le faire, donc pourquoi pas ? »

Les décisions actuelles de la direction de course (en fait le panel des commissaires FIM MotoGP) font un tas de mécontents parmi les pilotes. Pensez-vous que la confiance est perdue ?

« Il y a plusieurs façons de voir ça. À leur place, il est parfois difficile de prendre une décision car ils doivent la prendre très rapidement. C’est pourquoi ils ont mis cette règle sur les limites de la piste où oui ou non chacun pouvait avoir son jugement. Ils ont dit « non, vous touchez le vert, vous avez pénalité » même si peut parfois voir que passer sur le vert ne procure pas davantage. Mais ensuite, oui, nous sommes souvent en désaccord, car il s’agit d’une sorte de règle et en tant qu’humain vous devez être en désaccord. Mais il est vrai qu’il y a quelque chose. Je pense qu’il y a des bonnes personnes à la direction de course, et d’autres moins. C’est pourquoi il est difficile de vraiment accepter ces choses. Mais maintenant, à cause des réseaux sociaux où tout le monde peut tout voir et discuter juste une minute après la course, ou même pendant la course, cela les met dans une position encore plus critique. »

Les autres marques ont un pilote qui se détache mais chez Ducati vous êtes trois en lutte pour le titre. Cela sera-t-il un problème pour avoir le soutien maximum pour le championnat ?

« À mon avis, c’est la chance de Ducati que d’avoir trois pilotes en mesure de remporter des courses. L’état d’esprit entre Jack, Pecco et moi est très bon. Je suis très heureux de ça et Ducati apporte un fort soutien à chacun d’entre nous. Pour Pecco et pour Jack, c’est plutôt normal puisqu’ils sont dans le team Factory, mais pour moi tout se passe très bien aussi. C’est donc mieux de le prendre comme un avantage, et je pense que ça l’est, car pour le moment nous ne sommes pas dans la situation de vraiment jouer pendant la course pour utiliser des avantages de la Ducati contre les autres. Mais je pense plus nous contrôlerons nos motos, plus nous aurons la possibilité de mettre nos trois motos devant et marquer beaucoup de points pour le championnat et pour les pilotes. L’état d’esprit est bon, et même maintenant, nous pouvons parler entre nous. Cela ne concerne pas seulement Ducati, mais vous pouvez voir maintenant que les discussions, comme celle entre Jack et Fabio, est une chose qui n’aurait pas pu se produire avant. Je pense nous avons maintenant des garçons intelligents dans cette catégorie, et qui pensent bien. »

Vous souvenez-vous de votre toute première course : A quel âge, où était-ce, et comment ça s’est passé ?

« Je m’en souviens bien. Je pense que c’était en 2000. J’avais entre 9 et 10 ans mais pas encore 10 ans, et c’était à Fréjus, dans le sud de la France. Nous avions deux courses dans la journée et je me souviens que j’ai terminé deuxième à chaque fois. J’ai comme souvenir la position que le premier avait sur sa moto, mais je me souviens plus de la position de ce garçon devant moi que de son vidage ou de son identité. Ce qui est amusant, c’est que la première course qu’il a faite, (Fabio), c’est sur la piste où j’ai pour la première fois découvert la moto, une année auparavant. Un gars a dit « hé, il se débrouille bien ! Va t’inscrire dans un moto-club pour faire de la moto avec d’autres garçons ». Une année avant, j’ai pu découvrir la moto à Fréjus. C’était ma première course, et c’est bien. »

 

Crédit photos : MotoGP.com

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