pub

Contrairement aux idées reçues, les particules fines nocives pour la santé sont émises par tous les types de véhicules, à moteur diesel, à moteur essence et à moteur électrique… Tout simplement parce qu’elles proviennent avant tout, à plus de 70%, de l’abrasion des pneumatiques et des systèmes de freinage.

C’est une étude qui donne à réfléchir alors que les constructeurs automobiles développent de plus en plus de véhicules hybrides ou électriques. Pour lutter contre le réchauffement climatique et réduire à zéro les émissions de CO2, l’Union européenne a décidé de mettre fin aux moteurs thermiques à partir de 2035. Une mesure qui doit bénéficier « aux citoyens en réduisant les dépenses énergétiques et en améliorant la qualité de l’air », indiquait la Commission Européenne.

Mais la pollution ne vient pas forcément toujours d’où l’on croit… Des analyses menées par la société indépendante Emission Analytics montrent que l’usure des pneus d’une voiture pollue en réalité bien plus que les émissions de gaz du pot d’échappement. Souvent toxiques, voire même cancérigènes, les particules ultrafines rejetées par les pneus vont ensuite polluer l’air, les eaux, les sols, etc.

Si l’on prend en compte les chiffres dévoilés par les analystes, les pneus usagés produisent 36 milligrammes de particules chaque kilomètre, soit 1.850 fois plus que la moyenne des gaz d’échappement (0,02 mg/km). Concernant les pneus neufs, les analyses font état de 73 mg/km, et si l’on se réfère à une conduite « agressive » mais tolérée, les émissions de particules peuvent grimper à 5.760 mg/km.

En outre, les réglementations ont évolué pour les pots d’échappement, désormais équipés de catalyseurs beaucoup plus efficaces, raison pour laquelle ils polluent beaucoup moins. Les analystes expliquent aussi que les pneumatiques produisent plus d’une tonne de particules ultrafines par kilomètre parcouru, des particules inférieures à 23 nanomètres, leur permettant d’accéder aux organes du corps humain via la circulation sanguine.

Les analyses ont été faites sur des véhicules de 14 marques différentes. Emissions Analytics plaide désormais pour la mise en place d’une réglementation sur les particules ultrafines, actuellement inexistante en Europe et aux Etats-Unis. Remplacer rapidement les pneus usagés ou présentant des défauts permettrait par exemple de limiter le rejet de particules ultrafines. D’autant plus que même les véhicules zéro émission ou censés être plus écologiques sont concernés.