pub

Sur un circuit, il a décidé de mettre une barrière entre lui et les fans par un simple regard d’acier sur un visage impassible…

C’était indispensable, car sa fonction, membre de la garde rapprochée de Valentino Rossi, l’aurait exposé à un envahissement certain, nuisant ainsi à son travail et à l’environnement du Docteur.

Mais Bernard Ansiau reste un vrai passionné, et celui qui a débuté il y a fort longtemps chez Alain Chevalier, s’est confié « dans le civil », au site Moto-news.be, au sujet de sa future Yamaha SR400 (turbo, quand même!) construite par Fred Krugger, mais aussi, et bien sûr, au sujet de la dernière course de Valentino Rossi à Jerez.

Le dernier week-end à Jerez, les Michelin, les ailerons, le départ de Lorenzo, etc, il est extrêmement rare que Bernard Ansiau s’exprime autant, et cela mérite d’être remarqué!
Alors plutôt que de plagier cette interview faite par Thierry Dricot, nous la reportons ici en intégralité avec son accord.


 

Ce n’est maintenant plus un secret pour personne, Fred Kugger alias le sorcier de Basse-Bodeux construit sur base d’une Yamaha SR400, une machine destinée à mettre à l’honneur Bernard Ansiau qui est le mécanicien attitré de Valentino Rossi depuis de nombreuse années.

C’est dans ce cadre que nous avons eu la possibilité de participer à un « brainstroming » sur les dernières idées concernant la finition de cette machine. Nous ne vous en montrerons rien encore, cette merveille sera dévoilée lors des Wheels and Waves à Biarritz en juin prochain et sera une grande exclusivité Moto-News.

Nous ne pouvions manquer, au lendemain de l’éclatante victoire de Valentino Rossi à Jerez, de revenir sur ce début de saison passionnant avec l’interview d’un des plus proches collaborateurs du « Doctor » !

Tout d’abord Bernard que penses-tu de cette Yamaha SR400 de Krugger ?

« Je suis complètement sous le charme de cette réalisation qui correspond en plein à mon histoire, mon vécu et mes passions. Nous venons de décider des derniers points concernant la déco et cette machine sera fantastique. Fred Krugger est vraiment un magicien et la qualité technique extraordinaire de ses réalisations vient s’effacer derrière un goût sûr et une ligne vraiment très pure. Du grand art ! »

Revenons un peu sur ce dernier week-end de course, vous avez réalisé le sans faute ?

« Oui, absolument. La moto est revenue d’Austin, et à part un léger setup, elle était parfaite pour Jerez. D’entrée de jeu Valentino était dans le coup et il a stratégiquement géré ses essais pour claquer la pôle dans les dernières secondes. »

Et la course ?

« Tout le monde a eu des soucis de patinage lors de la remise des gaz. Valentino s’est contenté d’ouvrir à 80% pour sauvegarder sa gomme. Marquez ne l’a pas fait ce qui lui a valu même de tomber en panne d’essence après l’arrivée. Valentino a toujours aimé le tracé espagnol, mais ce dernier week-end, il a montré que sa science de la course est un atout incroyable. Ceci est de très bonne augure pour le reste de la saison, car quand vous êtes bien à Jerez, vous êtes souvent bien sur beaucoup d’autres circuits. »

La « donne » a un peu changé avec l’arrivée de Michelin ?

« Oui et non, cette saison a vu également l’arrivée du boitier électronique commun. Cette décision que je désapprouve, a été compliquée pour les écuries de pointe. En effet, ce boitier inspiré de celui équipant les Ducati n’a pas trop pénalisé les italiens. Par contre pour nous et pour Honda il s’agit d’un retour en arrière puisque ce boitier est moins évolué que celui que nous avions en 2015. Nous avons trouvé plus vite que Honda de meilleures solutions. Ils ont encore bien du mal a gérer cette nouvelle électronique. Quand aux pneus, le Michelin est plus performant à l’arrière que le Bridgestone ce qui peut entraîner un déséquilibre de la machine. C’est une donnée qu’il faut apprendre à maîtriser, mais les ingénieurs de Michelin sont très réactifs et nous sommes confiants pour la suite du championnat. »

On parle beaucoup des ailerons pour le moment, quel est ton avis sur la question ?

« Tout d’abord, je crois qu’il va y avoir un retour en arrière pour plusieurs raisons. Premièrement, c’est peut-être subjectif, mais c’est vraiment moche. Ensuite, cela pourrait devenir dangereux en termes de sécurité pour les pilotes lors d’un accrochage sévère où ces ailerons pourraient devenir de belles lames tranchantes. Ensuite, un des intérêts de la course moto est l’aspiration et les possibilités de dépassement que cela procure. Ducati a sorti en premier les ailerons pour la simple et bonne raison que leurs motos avaient la meilleure vitesse de pointe et que de cette façon ils empêchaient la concurrence de venir leur faire l’aspi. J’espère vraiment que ces artifices seront bientôt bannis du MotoGP. »

Le départ officiel de Lorenzo chez Ducati en 2017 change t-il la façon dont le team Yamaha fonctionne ?

« Les deux équipes sont de toute façon cloisonnées et fonctionnent presque de manière indépendante. Au vu de la fin de saison dernière, je crois que c’est une bonne chose que cela se passe ainsi. Ce sera certainement plus serein pour tout le monde. »

Valentino Rossi est-il encore en mesure d’obtenir le titre suprême cette année ?

« Sincèrement je crois que oui, la saison est encore longue, tout le monde fera encore des erreurs, mais Valentino est plus motivé que jamais. C’est un metteur au point extraordinaire qui peut vous décrire ce qui se passe sur sa moto en découpant une séquence donnée de dixième de seconde en dixième de seconde, c’est assez incroyable. La moto lui convient parfaitement, son mental est au plus haut et la manière dont la saison 2015 s’est terminée ne fait que renforcer sa volonté de montrer qu’il est encore là ! »

Texte et photos : Thierry Dricot
Plus d’infos sur Moto-news.be

 

 

Tous les articles sur les Pilotes : Valentino Rossi

Tous les articles sur les Teams : Movistar Yamaha MotoGP