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Beatriz Neila

Vice-Championne du monde en titre, Beatriz Neila se destinait au métier de procureure, après des études de droit menées de front avec sa carrière en moto.

Cette année, le Championnat du Monde Féminin (WorldWCR) a été animé par la lutte entre María Herrera, titrée lors de la dernière course, et Beatriz Neila, sa dauphine. Si la première est bien connue du grand public en raison de sa participation aux Championnats du Monde Moto3 et MotoE, la seconde est vraiment apparue sous le feu des projecteurs cette saison.

La quadruple championne d’Europe féminine était arrivée au niveau mondial l’an dernier, et avait réalisé une solide première année en terminant quatrième du championnat, derrière Ana Carrasco, María Herrera et Sara Sánchez. Montée en puissance durant l’hiver, elle a créé la surprise en s’imposant dès la manche inaugurale, à Assen, pour la première fois de sa carrière.

Dès lors, elle a mené la vie dure à Herrera, toujours dans son ombre et très proche au championnat. Si elle s’est finalement inclinée, Neila a toutefois montré son talent et sa vitesse, et sera sans nul doute une prétendante au titre la saison prochaine.

Beatriz Neila

Ce que l’on sait moins, c’est que la pilote espagnole a mené de front sa carrière en moto et ses études jusqu’à son diplôme l’an dernier, et qu’elle envisageait un tout autre métier que pilote professionnelle. Elle s’est confiée au site officiel du WorldSBK sur ces années difficiles, durant lesquelles elle a dû tout mener de front, ainsi que sur ses objectifs professionnels.

« J’ai obtenu mon diplôme l’année dernière, juste après la première manche du Championnat du Monde Féminin de Moto (WorldWCR) à Misano. J’en suis très fière parce que c’est extrêmement difficile de concilier sport et études. Ça m’a pris quatre ans, et j’ai maintenant une licence en droit ainsi qu’un master en droit international. C’était dur, surtout au début, parce que c’était une nouvelle étape pour moi. Mais ensuite, j’ai commencé à apprécier le processus, et tout est devenu un peu plus facile », a-t-elle expliqué.

« À l’approche de ma dernière année d’études, je savais que ce serait particulièrement difficile parce que ça allait coïncider avec ma première année en WorldWCR. Et ça a été le cas : début 2024, c’était assez intense avec tous mes cours, examens, présentations, et en même temps, je devais m’entraîner avec une nouvelle moto, la R7, très différente de la 300 que je pilotais avant. C’était un défi, mais je l’ai relevé : j’ai obtenu mon diplôme et j’ai également terminé quatrième du Championnat du monde. Je suis quelqu’un qui a du mal à rester tranquille, j’aime être occupée, faire plein de choses. Et je pense que c’est comme ça que j’ai réussi à tout concilier. »

Beatriz Neila

« Avant le lancement du WorldWCR, je pensais que le droit était mon plan A et le sport mon plan B, parce que c’est difficile d’atteindre le haut niveau dans les sports mécaniques. Mais maintenant, avec ce championnat, mon plan B est devenu mon plan A, parce que ça compte énormément pour moi. Je pense que ce championnat offre aux femmes une belle opportunité de montrer au monde ce dont nous sommes capables à moto, et c’est pour ça que je m’y consacre pleinement en ce moment », a-t-elle poursuivi.

Avec des études brillamment réussies et un titre de vice-Championne du monde, Beatriz Neila a quelque peu revu ses plans, qui étaient initialement tournés vers le métier de procureure. « J’aimerais travailler comme avocate, mais avocate spécialisée dans le sport. Mon projet a évolué. Quand j’ai commencé mes études, je pensais devenir procureure parce que j’adore aussi la politique. Je pense que le sport et le droit sont similaires parce que lorsqu’un avocat plaide devant un tribunal, il a des conseillers mais c’est lui qui est au centre de l’attention. C’est la même chose ici : j’ai une équipe, mais une fois mon casque enfilé, il n’y a plus que moi et ma moto », a-t-elle conclu.