Le rêve a désormais un visage, une trajectoire, et même un surnom : « Pocket Rocket » (Fusée de Poche). À 21 ans, Doriane Pin vient de remporter le championnat F1 Academy 2025 avec brio, et son ambition ultime est claire : devenir la première femme depuis 1992 à courir en Formule 1. Son titre, obtenu avec une régularité de métronome (4 victoires, 8 podiums, jamais au-delà de la 6e place), n’est pas une fin en soi, mais une formidable rampe de lancement.
« Mon rêve a toujours été de faire de la monoplace et d’arriver un jour en F1« , a-t-elle confié après sa victoire. « J’y crois. Et quand on croit en quelque chose on peut soulever des montagnes. »
La suite se concrétise à une vitesse vertigineuse. Membre du programme de jeunes pilotes Mercedes, Doriane Pin a franchi une étape décisive la semaine dernière : ses premières séances sur le simulateur F1 de l’écurie allemande.
« J’ai commencé le simulateur F1 la semaine dernière et si tout se passe bien, il y aura un test qui serait planifié« , a-t-elle déclaré sur Canal+.
Cette étape est capitale. Le simulateur est l’antichambre obligée pour tout pilote visant la F1, permettant de s’imprégner des procédures, des circuits et du comportement d’une monoplace de pointe. Un test physique en piste pourrait être la prochaine marche, une opportunité en or pour prouver sa vitesse face à l’étalon-or de la discipline.
Le défi est immense, mais Doriane Pin a conscience d’écrire une nouvelle page. Si elle parvient en F1, elle deviendrait la sixième femme de l’histoire à y participer, et la première depuis l’Italienne Giovanna Amati en 1992. Seulement deux femmes ont réellement pris le départ d’un Grand Prix, et une seule, Lella Lombardi, a marqué des points (0,5 point en 1975). Cette rareté témoigne de l’ampleur du plafond de verre.

Doriane Pin : « beaucoup de gens se disent que c’est impossible parce qu’ils n’ont jamais vu de femme en F1 depuis des années »
« Je pense que beaucoup de gens se disent que c’est impossible parce qu’ils n’ont jamais vu de femme en F1 depuis des années et qu’il n’y a pas de modèle, en fait« , analyse-t-elle avec lucidité.
Son titre en F1 Academy, championnat créé précisément pour développer les talents féminins et leur offrir une visibilité, est une réponse forte. Elle incarne désormais ce modèle absent.
Pour la saison prochaine, la stratégie de Doriane Pin semble se dessiner sur deux fronts, une approche audacieuse qui montre la confiance qu’elle inspire.
Il y a d’abord la poursuite du développement en monoplace. Les portes s’ouvrent grâce à son titre. Les discussions sont en cours, avec probablement un programme en Formule Régionale ou Formula 3, les antichambres traditionnelles de la F1.
Puis il y a un ambitieux projet en Endurance. En parallèle, elle vise les sommets d’une autre discipline. « On va plus s’orienter vers l’Endurance avec les 24 Heures du Mans avec pour projet à court terme l’Hypercar« , a-t-elle révélé. Piloter une hypercar, la catégorie reine du Mans, serait une consécration en soi et une expérience incomparable.
En résumé, Doriane Pin n’est plus une simple promise ; elle est devenue une incontournable. Son titre en F1 Academy lui a donné la crédibilité, son intégration chez Mercedes lui en donne les moyens. En visant simultanément la F1 et les 24 Heures du Mans en Hypercar, elle trace une voie unique, aussi ambitieuse que son talent. La « Pocket Rocket » a allumé sa mèche. Le monde du sport automobile retient son souffle, prêt à assister au décollage d’une pionnière.
































