Chez Ferrari, quelque chose s’est brisé. Pas dans un fracas spectaculaire, mais dans une érosion lente, presque clinique, qui rend la situation encore plus inquiétante. À Maranello, l’alerte n’est plus un simple signal faible : elle clignote en rouge vif pour 2025… et surtout pour 2026.
Personne ne remet vraiment en cause Fred Vasseur. Au contraire. Il est décrit comme trop lucide, trop compétent, trop intelligent et trop franc pour ne pas voir la réalité en face. Et c’est bien là le paradoxe : comment une équipe dirigée par un homme aussi rationnel a-t-elle pu sombrer ainsi en 2025 ?
Ferrari n’est pas seulement en difficulté. Elle est désorientée. La voiture manque de constance, l’exploitation est irrégulière, la lecture stratégique reste brouillonne. Et surtout, il n’y a aucune trajectoire claire.
La pression pour 2026 est triple : nouvelle réglementation, fin des excuses structurelles, dernière fenêtre crédible pour garder ses stars. Et c’est là que le dossier Charles Leclerc devient brûlant.
Le Monégasque veut être champion du monde. Pas “un jour”, pas “si tout s’aligne”. Champion. Point. Or, si à la fin de 2026 il constate que la monoplace et l’équipe ne sont toujours pas au niveau, alors une conclusion s’imposera, froide et brutale : il faudra partir.
Ce ne serait ni une trahison ni un caprice. Ce serait une décision de carrière. Difficile, douloureuse, mais rationnelle. Et contrairement à ce que certains aiment faire croire, Leclerc trouvera de la place ailleurs. Très vite.
Lewis Hamilton et Ferrari : la désillusion
Le cas Lewis Hamilton est encore plus brutal. Sa saison 2025 est qualifiée sans détour de catastrophique. Pour certains, c’est même déjà une saison de trop.
Oui, Hamilton reste un champion immense, un compétiteur à l’instinct rare, un pilote qui a marqué l’histoire. Mais la F1 ne vit pas de palmarès passés. Elle juge au présent. Et le présent est cruel.
Ses performances ne suivent pas. Pire : sa communication devient un problème.
Quand il déclare publiquement en Hongrie « il faut me remplacer, je suis nul », ce n’est plus de l’honnêteté, c’est une fragilisation publique. À force d’avouer, il expose ses failles, affaiblit son autorité et renvoie une image incompatible avec le storytelling colossal construit autour de son arrivée chez Ferrari.
C’est là que le malaise devient profond. Ferrari et Hamilton ont survendu l’histoire. La symbolique. Le choc des légendes. La renaissance annoncée. Mais en Formule 1, la communication est une dette : il faut la rembourser sur la piste.
Or la question est brutale, presque cruelle, mais inévitable : Quand Hamilton a-t-il réellement assuré cette saison ? Le décalage entre l’image et la réalité est désormais trop visible pour être ignoré.
Ferrari est à un carrefour historique. Perdre Leclerc serait un échec stratégique majeur. Voir Hamilton décliner sans solution serait un fiasco symbolique. Rater 2026 serait un aveu d’impuissance structurelle.
La Scuderia ne peut plus se contenter d’espérer. Elle doit prouver. Rapidement. Car en Formule 1, le temps ne pardonne rien, et même les mythes finissent par se fissurer lorsqu’ils ne gagnent plus. 2026 n’est pas une promesse. C’est un ultimatum.
































