L’arrivée présumée d’Isack Hadjar chez Red Bull ne serait pas un simple recrutement de talent. Elle pourrait déclencher une alchimie inédite au sein de l’écurie championne, construite non pas sur une rivalité toxique, mais sur une reconnaissance mutuelle et brutale entre deux « méchants » de la piste.
Contrairement à la dynamique classique leader/coéquipier soumis, la relation envisagée est plus subtile et plus puissante. Hadjar pourrait endosser un rôle « un peu Gasly, un peu ce que Gasly avait eu avec Tsunoda, le rôle du grand frère peut-être ». Mais chez Verstappen, ce mentorat ne naîtrait pas de la condescendance, mais d’une identification immédiate.
Le quadruple champion mondial pourrait voir en Hadjar un miroir de sa jeunesse. « Il peut se retrouver, il peut retrouver un peu de sa fougue de jeunesse dans Isaac. » Cette connexion instinctive expliquerait pourquoi le jeune Français est le protégé d’Helmut Marko. Le célèbre chasseur de talents « sent la fibre chez Isaac, il sent que lui aussi, c’est un méchant en piste, tu vois, qu’il ne va pas se laisser bouffer. » Dans l’écosystème Red Bull, gouverné par la loi du plus fort, ce trait n’est pas un défaut. C’est la qualité suprême.

Le « Méchant » Hadjar, le « grand frère » Verstappen : une dynamique de féroce est promise chez Red Bull
Ce qui distingue Hadjar, ce n’est pas (encore) la pure maîtrise technique. C’est une attitude de prédateur. « Peut-être qu’il est encore plus méchant. Pas forcément meilleur pilote, mais tu vois, plus incisif. » Dans un peloton parfois trop policé, son agressivité brute et calculée est une arme de disruption. Elle rappelle la détermination aveugle des jeunes loups, celle qui a propulsé Verstappen au sommet.
Son autre force est une franchise désarmante, devenue rare. Il est « cash en fait, dans sa manière de parler, d’assumer certaines responsabilités qu’on n’a pas trop connues jusque là. » Cette absence totale de faux-semblants résume son ethos : « il ne se cache pas, jamais. » Pour Marko et Verstappen, habitués à décoder les jeux politiques du paddock, cette authenticité agressive est un langage qu’ils comprennent et respectent.
La potentielle alliance Verstappen-Hadjar ne promet pas l’harmonie, mais un féroce respect. Elle n’est pas bâtie sur la complémentarité, mais sur la similitude de deux tempéraments de conquérants. Verstappen pourrait y trouver un stimulant unique : non pas un rival à abattre, mais un héritier dont l’ardeur reflète la sienne, capable de le pousser tout en absorbant ses leçons.
Pour Red Bull, ce pari est typique de sa philosophie en F1 : injecter dans l’équipe une dose de cette « fougue de jeunesse » qui a fait son succès. Hadjar incarne l’avenir brut et sans compromis de la marque. Et face à lui, Verstappen pourrait bien retrouver, dans le reflet de ce jeune « méchant », l’étincelle qui a toujours alimenté son feu intérieur.
































