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À l’aube de la saison 2026, Isack Hadjar s’apprête à franchir le cap le plus délicat de sa jeune carrière. Promu chez Red Bull Racing, le Français de 21 ans deviendra le nouveau coéquipier de Max Verstappen, une position aussi prestigieuse qu’exigeante, où le talent brut ne pardonne aucune faiblesse durable. S’il affiche déjà une ambition claire — celle de décrocher sa première victoire en Formule 1 —, son entourage sait que le véritable défi sera ailleurs.

Le pari est colossal. À 21 ans, Isack Hadjar s’apprête à affronter le défi le plus redoutable de la Formule 1 moderne : devenir le coéquipier de Max Verstappen chez Red Bull Racing en 2026. Si sa promotion récompense un talent brut et une première saison 2025 convaincante chez Racing Bulls, un avertissement, lancé par la voix la plus autorisée du vivier Red Bull, résonne comme un coup de semonce.

Helmut Marko, l’architecte des carrières au sein de l’empire du taureau rouge autrichien, a encensé le Français mais a pointé du doigt une faille unique et potentiellement rédhibitoire : « La seule chose qu’on puisse lui reprocher, c’est qu’il doit encore contrôler ses émotions. »

Cette phrase, apparemment anodine, est en réalité une mise en garde publique. Elle fait écho à un moment précis qui a marqué les esprits : les débuts chaotiques d’Hadjar en F1 à Melbourne en 2025. Après un accident au tour de mise en grille, le jeune pilote n’avait pu retenir ses larmes, un instant de vulnérabilité vivement critiqué par Marko lui-même, qui avait parlé d’un « spectacle de pleurs » et d’une situation « embarrassante ». Hadjar, lucide, avait ensuite avoué : « j’ai moi-même trouvé ça embarrassant. »

Isack Hadjar

L’émotion sera peut-être le talon d’Achille d’Isack Hadjar face à la machine Verstappen

Mais le « contrôle des émotions » dépasse les larmes. C’est aussi cette rage qui le pousse à frapper son volant – « le volant n’y est pour rien », avait ironisé Marko – ou la franchise parfois brutale pour critiquer la voiture ou l’équipe. Des comportements qui passaient chez Racing Bulls, mais qui pourraient devenir inacceptables dans le cockpit le plus politique et exigeant du paddock : le siège numéro 2 de Red Bull, aux côtés d’un multiple champion du monde intraitable.

Ce conseil de Marko n’est pas un simple avis ; c’est le premier cours de la « School of Hard Knocks » (l’école de la discipline de fer) propre à Red Bull. L’écurie n’achète pas des pilotes, elle forge des soldats. Et la leçon est claire : le talent ne suffit pas. Face à la machine de précision qu’est Verstappen, toute faille mentale est un luxe que l’équipe ne peut se permettre. Comme l’a noté l’ancien pilote Anthony Davidson, de tels débordements « ne seront pas tolérés au sein de l’équipe Red Bull » une fois le transfert effectif.

Pourtant, Red Bull croit en son poulain. Laurent Mekies, le boss français de l’écurie, vante sa « grande maturité » et sa « vitesse brute ». Le pari est que l’immense pression de 2026, loin de le briser, le transformera. Le défi pour Hadjar ne sera donc pas seulement de suivre le rythme infernal de Verstappen, mais de le faire avec le flegme d’un vétéran. Il devra canaliser sa passion, cette même flamme qui l’a propulsé jusqu’ici, en une froide détermination.

La saison 2026 d’Hadjar se jouera sur une ligne de crête. D’un côté, son talent naturel lui offre une légitimité rare pour un rookie chez l’écurie championne. De l’autre, son tempérament volatile le place sous la menace constante du couperet Red Bull, réputé pour son impatience.

S’il réussit à maîtriser son démon intérieur, il pourrait s’imposer comme le premier coéquipier à véritablement défier Verstappen depuis Daniel Ricciardo. S’il échoue, il rejoindra la longue liste des espoirs prometteurs broyés par la pression du siège le plus chaud du sport. La balle est dans son camp, mais le chronomètre – et le regard impitoyable d’Helmut Marko, même depuis son lieu de retraire – est déjà en marche.

Isack Hadjar