La dernière apparition d’un moteur Renault en Formule 1 n’aurait pu passer inaperçue… sauf peut-être en France. Et ça, Frédéric Vasseur ne l’accepte pas. À Abu Dhabi, le patron de Ferrari a tenu à clôturer une page d’histoire mais surtout à dénoncer une ingratitude culturelle trop française selon lui.
Celui qui fut un acteur majeur de nombreux succès tricolores dans le sport auto n’a pas mâché ses mots au micro de*Sky Sports F1 puis auprès des médias dont Auto-moto : « Renault, ça a été tout un chapitre de ma vie… J’ai un petit regret : en France, on n’est pas capable de se rendre compte de ce qu’on fait de bien. »
Viry-Châtillon, berceau des moteurs Renault F1 pendant plus de 45 ans, a pourtant tout gagné : 12 titres pilotes, 11 titres constructeurs. Des légendes ont été motorisées : Williams, Benetton, Red Bull…
Et même si Alpine a dégradé l’héritage ces dernières années, Vasseur rappelle une vérité simple : « on ne se rend pas compte à quel point Viry a été au centre du monde F1 pendant des décennies. »
Le Français, désormais à la tête de la mythique Scuderia Ferrari, refuse de laisser ce patrimoine sombrer dans l’oubli, encore moins sous l’indifférence nationale :
« On a tendance à pointer ce qui ne marche pas, jamais à célébrer ce qui marche. »

Frédéric Vasseur : « ce n’est pas seulement le sport auto. C’est la France »
Le complexe français : toujours critiquer, rarement célébrer …Si Vasseur tape du poing sur la table, c’est parce qu’il voit un pays qui enterre ses succès au lieu d’en faire des piliers de fierté collective.
Et d’ajouter : « ce n’est pas seulement le sport auto. C’est la France. Chez nous, on met plus facilement en avant les problèmes que les réussites. »
En clair : Viry-Châtillon a produit des moteurs champions du monde … Mais beaucoup ne retiendront que la période Alpine en crise.
À l’heure où Renault/Alpine a déjà tourné la page de l’hybridation F1 pour se concentrer sur d’autres programmes, Vasseur veut rappeler que derrière les polémiques, il y a des femmes et des hommes qui ont écrit l’Histoire du sport. « Il faut saluer ce qui a été fait. Et ne jamais l’oublier. »
Frédéric Vasseur a mis les pieds dans le plat — et il a bien fait. La France ne sait pas toujours se reconnaître comme la nation d’ingénieurs et d’innovation qu’elle est. Il était temps que quelqu’un le dise haut et fort.





























