Après une saison 2025 cauchemardesque, le pilote français quitte enfin l’ombre d’une Alpine brisée. La campagne restera comme une cicatrice profonde dans la carrière de Pierre Gasly. Vingt-deux points acquis. Le plus faible total de sa vie en Formule 1. Et une voiture, la A525, unanimement décrite comme la plus mauvaise de la grille.
À Abu Dhabi, alors que s’éteignaient les lumières d’une année interminable, c’est un Gasly épuisé mais lucide qui a prononcé la phrase la plus honnête de sa saison : “c’est la meilleure nuit de l’année. C’est fini.”
Une saison noire, sans respiration, où rien n’a fonctionné. Ni le châssis, ni le moteur Renault, ni les mises à jour promises. Gasly a passé l’année à lutter contre une machine imprévisible, glissante, capricieuse — un contraste brutal avec ses saisons précédentes, où il pointait régulièrement dans le top 10.
Un seul rayon de lumière : une 4e place à Bahreïn, presque un mirage dans un océan de frustration. Le reste ? Un calvaire. Et pourtant, Gasly refuse de blâmer aveuglément. Il souligne même l’effort collectif :
“C’était très difficile… mais tout le monde a tenu bon et a donné le meilleur de lui-même.”
À l’heure de tourner la page, Gasly ne mâche pas ses mots. À Enstone, il a déjà lancé un appel teinté d’humour noir :
« Je leur ai dit de garder la voiture hors de ma vue l’année prochaine. Je suis sûr qu’on peut la mettre dans un coin à Enstone. Elle n’a pas été la voiture la plus facile à piloter. »
Une manière polie de dire : enterrez-la. La fin de saison devient ainsi une délivrance, presque un exorcisme mécanique.

2026 : Mercedes sous le capot, l’espoir sous la peau
Avec l’arrivée des moteurs Mercedes, Alpine entre dans une nouvelle ère. Un pari technique colossal. Un risque nécessaire. Gasly ne se projette pas en rêveur, mais en survivant pragmatique :
« C’est définitivement là. Il y aura beaucoup de travail à faire pendant l’hiver. Nous atteignons tous nos objectifs. Donc très excité pour 2026. »
C’est un autre langage que celui de 2025 : celui d’un pilote qui veut croire.
Après près de 50 ans, Renault quitte la Formule 1. Un pan d’histoire s’efface. Dans le box, la tension cède la place à la nostalgie.
Gasly n’a pas caché l’émotion du moment : « Ça a été un week-end assez émotionnel pour tout le monde dans le garage. »
Les visages, les liens, les années partagées… tout cela ne disparaît pas avec une livrée jaune et noire. « Je suis sûr que nous verrons encore certains de ces visages dans le paddock. » Un au revoir, mais pas un adieu.
Le pilote est prêt. Reste à savoir si la voiture le sera. Pierre Gasly laisse derrière lui la pire saison de sa carrière, mais il ne laisse pas derrière lui sa volonté.
L’avenir s’ouvre, avec un moteur Mercedes, un châssis tout neuf, et l’espoir ténu qu’Alpine puisse enfin redevenir l’équipe qu’elle prétend être.
Gasly, lui, a déjà pris sa décision :il n’oubliera pas 2025… Mais il refuse de s’y perdre. Son histoire continue. Et le paddock retiendra son souffle : Alpine version Mercedes saura-t-elle être à la hauteur de son pilote ?





























