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Figure historique de la marque au losange, Alain Prost s’est exprimé avec émotion sur l’avenir de Renault en Formule 1. Pour le quadruple champion du monde, la sortie annoncée du motoriste français pourrait bien marquer une absence durable, voire définitive, des Grands Prix.

Présente en Formule 1 depuis 1977, Renault a profondément marqué l’histoire de la discipline. Pionnière du moteur turbo, la marque française s’est ensuite imposée comme un motoriste incontournable, fournissant des équipes mythiques telles que Williams, Lotus, McLaren ou encore Red Bull, avant de s’engager pleinement avec Alpine.

Mais cette longue aventure touche à sa fin. À partir de 2026, Alpine abandonnera les moteurs Renault pour des blocs Mercedes, actant la fermeture du programme moteur d’usine de Viry-Châtillon en F1.

Alain Prost, témoin privilégié d’un demi-siècle d’histoire de Renault en Formule 1

Alain Prost n’est pas un observateur extérieur. Son histoire est intimement liée à celle de Renault.

« J’étais impliqué chez Renault quand c’était l’école puis la Formule Renault – c’était il y a environ 50 ans », a-t-il rappelé lors d’un gala organisé par Motor Sport célébrant son premier titre mondial en 1985.

« Alors je les suis toujours. Je travaille toujours pour eux – même aujourd’hui, je collabore encore avec eux. »

Le Français a couru pour Renault au début des années 1980 et a remporté son dernier titre mondial en 1993 avec Williams-Renault, symbole de l’âge d’or du motoriste.

La décision ne signe pas pour autant la fin de l’usine de Viry-Châtillon, qui sera désormais entièrement tournée vers le programme Hypercar d’Alpine en Championnat du monde d’endurance (WEC). Un recentrage stratégique assumé, mais douloureux.

Prost en comprend la logique… sans masquer sa tristesse.

« C’est dommage. Je comprends cette décision sur le plan financier. Surtout lorsqu’on dirige une écurie basée en France. Les coûts sont plus élevés que dans des pays comme l’Angleterre, par exemple. »

Au-delà des chiffres, c’est l’aspect humain et symbolique qui frappe Prost

« Évidemment, je suis très triste, car c’est une longue histoire, et on dirait qu’ils disparaissent comme ça, sans que personne n’en parle. »

« Mais si je suis là aujourd’hui, c’est grâce à eux. Grâce à l’histoire de ce qu’ils ont accompli dans le sport automobile, en F1 – nous faisons partie de l’histoire. »

Contrairement aux précédents retraits de Renault, suivis de retours spectaculaires, Prost estime que la Formule 1 moderne ne laisse plus la même place aux come-back.

« Il leur sera très difficile de revenir. Peut-être dans longtemps, mais c’est trop difficile. Peut-être d’une autre manière. »

La complexité technique, les investissements colossaux exigés par la nouvelle réglementation et la stabilité accrue des motoristes rendent toute résurrection hautement improbable.

Pour Alain Prost, le départ de Renault ne constitue pas une simple décision industrielle. Il symbolise la fin d’un pan essentiel de l’histoire de la Formule 1, façonné par l’audace technologique, les titres mondiaux et une identité profondément française.

Un chapitre qui se referme dans le silence… et qui, selon l’un de ses plus grands acteurs, pourrait ne jamais être rouvert.