L’aveu est rare, la déception totale. Alors que la saison 2025 de Formule 1 s’achève sur un constat d’échec retentissant pour la Scuderia Ferrari, Charles Leclerc a lâché la garde. Une 4e place finale au championnat constructeur, à des années lumières de McLaren, résume une année de promesses non tenues et de désillusions. Dans une interview poignante, le pilote monégasque a exposé à nu la détresse d’une équipe mythique en plein naufrage.
Le constat d’échec est brut : « ça fait mal de voir Ferrari à la quatrième place, si loin derrière McLaren »
Les mots de Leclerc, prononcés sur Sky Sport F1, portent le poids d’une saison de souffrance. « Ça fait mal » : cette simple phrase résume le gouffre entre les attentes démesurées et la réalité cruelle. Terminer derrière Red Bull, McLaren et même Mercedes, avec un tel écart, est une blessure d’amour-propre pour Maranello.
L’arrivée tonitruante de Lewis Hamilton, censée marquer le début d’une nouvelle ère de domination, s’est transformée en piège médiatique. « L’arrivée d’une figure comme Lewis dans une équipe prestigieuse comme Ferrari a généré d’énormes attentes », reconnaît Leclerc, pointant du doigt le « battage médiatique » devenu ingérable, une « tâche monumentale à gérer ».

Charles Leclerc : « les seuls aspects que nous pouvons contrôler sont notre unité, notre motivation »
Face aux critiques sur la communication interne et la gestion du duo, Leclerc reste défensif mais lucide : « bien que nous puissions toujours chercher à améliorer notre communication… ». Il recentre les priorités sur l’essentiel : « les seuls aspects que nous pouvons contrôler sont notre unité, notre motivation et notre volonté incessante de nous améliorer. »
Un message clair : malgré la débâcle, l’équipe n’est pas fracturée. Mais cette unité ne suffit plus face à la supériorité technique écrasante de McLaren et à l’efficacité machinale de Red Bull.
Alors que la F1 s’apprête à un nouveau cycle réglementaire en 2026, l’espoir devrait renaître. Pourtant, Leclerc affiche un pessimisme inhabituel. « Des attentes ? Je n’en ai aucune. C’est une page blanche, et nous ne savons pas où nous en sommes en nous comparant aux autres. Tout ce que nous pouvons faire, c’est attendre et voir. »
Cette absence totale de prédiction est un aveu de perte de confiance dans la capacité de Ferrari à tirer son épingle du jeu dans les grandes transitions. Après les échecs de 2022 et 2024 malgré des changements de règles, la méfiance est devenue la norme.
Le bilan est sans appel. La saison 2025 restera comme un échec sportif, et un échec managérial. L’effet « super-team » Hamilton-Leclerc n’a pas fonctionné. Il y a aussi un échec technique : la SF-25 n’a jamais été au niveau des espérances.
L’héritage fier de Ferrari est en danger , et Leclerc en est le premier porte-voie désespéré. Les cicatrices de cette saison motiveront sûrement l’équipe, mais la route vers la gloire semble plus longue que jamais.
Ferrari se retrouve au fond du puits, avec pour seul horizon l’inconnue totale de 2026. Leclerc, visage de la franchise, incarne désormais cette douloureuse transition : celle d’un pilote de génie confronté à la possible fin d’un cycle historique. La Scuderia doit se réinventer, ou accepter de n’être plus qu’un souvenir glorieux.




























