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Lewis Hamilton fait apparemment toujours face à son fantôme : Abu Dhabi 2021. Cette course qui ne le lâche pas et il n’y a pas que lui. Quatre ans plus tard, Toto Wolff révèle en effet : « nous n’en sommes pas encore remis. Lui non plus. »

Lewis Hamilton, septuple champion du monde, icône contemporaine du sport automobile et pour beaucoup le plus grand pilote de l’histoire, porte encore le poids d’un seul soir : Abou Dhabi 2021.

Une course qui a fracturé un championnat, bouleversé une carrière, et laissé dans son sillage une cicatrice que ni le temps, ni les victoires passées, ni les nouveaux défis n’ont totalement refermée.

À 40 ans, alors qu’il ouvre un nouveau chapitre flamboyant chez Ferrari, Hamilton avance avec ce fardeau silencieux. Car au-delà des statistiques, des records et des superlatifs, une question continue d’obséder le paddock : que serait devenue sa carrière si ce dernier tour de 2021 s’était déroulé autrement ?

De 2014 à 2020, Hamilton et Mercedes ont régné sur la Formule 1 avec une domination inédite. Sept titres pilotes pour Hamilton, dont six acquis sous le blason des Flèches d’Argent. Huit titres constructeurs consécutifs pour Mercedes.

Une ère de puissance absolue où seule la surprise Rosberg 2016 était venue briser, un instant, l’hégémonie du Britannique.

Même en 2021, malgré la polémique finale, Mercedes ravissait encore le championnat des constructeurs. Mais ce titre-là ne fut guère célébré ; il resta dans l’ombre d’un soir où tout a basculé.

Le 12 décembre 2021, Hamilton et Max Verstappen arrivent à Yas Marina à égalité parfaite, un scénario scripté pour la légende.

Hamilton domine la course, s’envole vers un huitième titre qui aurait fait de lui le seul pilote de l’histoire à dépasser Schumacher. Puis l’accident de Nicholas Latifi survient. C’est alors que la pièce se renverse.

Verstappen chausse des pneus tendres neufs. Hamilton reste en piste sur des gommes mortes. Et surtout, le directeur de course Michael Masi prend une décision qui fera trembler la F1 pendant des années : seules certaines voitures retardataires sont autorisées à se dédoubler.

Une entorse au règlement. Une brèche. Et dans cette brèche, Verstappen s’engouffre pour dépasser Hamilton au virage 5 du dernier tour.Hamilton

Une « blessure » qui hante la F1 avec des impacts durables sur Hamilton, Mercedes et le Sport

La réaction des stands Mercedes, captée en direct, est devenue mythique : Toto Wolff hurlant « Non, Michael, non ! Ce n’était vraiment pas juste ! » Une phrase devenue symbole d’une injustice sportive jamais digérée.

Quatre ans plus tard, Toto Wolff confie dans une interview poignante : « nous ne sommes pas encore remis. J’en ai parlé à Lewis hier – j’y pense tous les jours et lui aussi. Et cela reste dans l’équipe également. »

Une déclaration rare, révélatrice du traumatisme collectif qui persiste encore dans le camp Mercedes. Wolff poursuit avec une lucidité glaçante :

« Les deux étaient des champions méritants, mais l’arbitre a pris une mauvaise décision, pour utiliser une analogie footballistique. Vous ne pouvez pas revenir en arrière. Le but a été marqué, le match est terminé. »

C’est l’un des aveux les plus directs jamais formulés par un dirigeant d’équipe au sujet d’un règlement controversé.

La carrière de Verstappen a explosé après 2021, ouvrant une période de domination totale jusqu’à sa défaite en 2025 face à Lando Norris. Hamilton, lui, n’a plus disputé un titre depuis.

Cette asymétrie historique, née d’une seule décision de course, nourrit encore aujourd’hui les discussions les plus passionnées. Par ailleurs, la tension entre Wolff et Christian Horner, déjà grande, est devenue volcanique.

Wolff révèle même : « Christian n’a jamais pu admettre la même chose – que si cela avait été l’inverse, cela aurait été catastrophique. » Et ajoute, amer : « jamais. Il n’a jamais pu l’admettre. »

Ce duel verbal entre deux des hommes les plus influents de la F1 reste l’un des prolongements les plus incendiaires de 2021.

Pour beaucoup, Hamilton aurait dû devenir ce soir-là le premier octuple champion de l’histoire. Pour d’autres, la décision était une erreur humaine dans un sport où l’imprévisible fait partie du jeu.

Mais pour Hamilton lui-même, Toto Wolff et l’intégralité de Mercedes, il ne s’agit pas d’un débat : il s’agit d’une injustice sportive fondatrice.

Cet épisode continue d’accompagner Hamilton dans chacune de ses étapes, même alors qu’il porte désormais le rouge Ferrari, symbole intemporel de renaissance et de grandeur.

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