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Les pilotes essayeurs MotoGP n’étaient pas seuls cette semaine à Sepang et ils y ont retrouvé leur ancien collègue Sylvain Guintoli. Engagé cette année en British Superbike, « Guinters » y testait la nouvelle Suzuki en version endurance et il s’est bien régalé. On pourrait le retrouver au départ des 8 Heures de Suzuka sur cette machine, avec Yoshimura. Une opportunité exceptionnelle, sur une moto qui ne l’est pas moins.

Comment se sont passés tes essais ?

« Cette prise de contact a été très positive. La moto est complètement neuve, pas encore disponible chez les concessionnaires. Il est possible de la commander, mais il lui faudra encore un peu de temps avant d’arriver dans les magasins. C’est toujours un grand moment de découvrir une nouvelle machine. Il y a déjà eu beaucoup de travail chez Suzuki et Yoshimura sur le développement de la moto de course. J’ai été surpris que la moto ait été déjà aussi aboutie. Elle a plus qu’un gros potentiel, déjà de grandes capacités.

Pourquoi et comment Suzuki t’a-t-il demandé de venir à Sepang ?

« J’ai un contrat avec Suzuki pour disputer le British Superbike. Leurs motos officielles seront également présentes aux Etats-Unis avec Yoshimura pour le championnat MotoAmerica, en mondial d’endurance avec le SERT, et avec Yoshimura pour les 8H de Suzuka et pour le Championnat du Japon.

« J’ai entamé des discussions avec Yoshimura en vue de participer aux 8 Heures de Suzuka car c’est une course à laquelle j’ai envie de participer depuis quelques temps déjà. Ces tests ont été une très bonne opportunité pour Suzuki, Yoshimura et moi de nous rapprocher et de commencer à travailler ensemble. En découvrant la moto, j’étais comme un gamin le jour de Noël !

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Pourquoi est-ce toi qui développe cette Suzuki destinée à l’endurance, plutôt qu’un pilote d’endurance comme ceux de Yoshimura ou du SERT ?

« Au niveau des règlements techniques de l’endurance, du MotoAmerica et du championnat japonais, il y a beaucoup de parallèles. La moto que j’ai testée était la version 100% endurance (avec les phares) et on a roulé dans les temps du Championnat du Monde Superbike. En termes de performance, c’est une machine déjà très aboutie. On a développé le châssis, mais également l’électronique car il y a en endurance la possibilité d’utiliser un système très évolué. C’est un travail très intéressant, pour lequel mon expérience peut leur être utile. Il y a une vraie synergie.

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Tu as piloté – et même mené à la victoire à Doha aux 8 Heures en 2010 – l’ancienne GSX-R. Que penses-tu de la nouvelle ?

« Cette course fut une super expérience avec le SERT. Ça a été jusqu’à présent ma seule course d’endurance, mais je m’en souviendrai toujours. L’endurance est une discipline particulière. La nouvelle moto est complètement différente. J’ai l’impression que depuis sa présentation peu de gens s’en sont rendu compte, alors que c’est une véritable révolution. Elle a été complètement repensée. La répartition des masses est différente, de même que le châssis et le moteur. Le caractère moteur varie grâce en particulier au système VVT (Variable Valve Timing System). Suzuki l’utilise actuellement en MotoGP. Il a été transposé sur la moto de route, et il permet d’avoir une courbe de couple très progressive, avec beaucoup de force dès les bas régimes, mais aussi un haut régime élevé. Le caractère de cette GSX-R est vraiment unique. Ces trois jours à Sepang ont constitué pour moi une super expérience.  

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Etait-ce sympa de rouler ces jours-ci à Sepang avec les machines de MotoGP ?*

« Oui, c’était sympa avec Stoner et les pilotes de test. C’était bien, mais nous on était vraiment concentrés sur le développement de cette nouvelle Suzuki. J’ai pu en suivre plusieurs. Il y avait aussi les pilotes officiels Honda et Yamaha du Championnat du Japon Superbike. C’était bien d’être avec eux en piste pour comparaison, et on s’est rendu compte que la Suzuki était plutôt très rapide (sourire).

*Sylvain a disputé 118 Grands Prix, dont 38 courses en MotoGP, du Grand Prix de Brno en 2002 sur une Yamaha de l’équipe Tech 3 au GP d’Allemagne en 2011 sur une Ducati Pramac. Son meilleur résultat a été la troisième place à Assen en 2003 en 250. Il a également réalisé trois premières lignes au Portugal, à Valence et en Australie.

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Comment se présente ton Championnat British Superbike, qui débute à Donington le 2 avril ?

« Ces trois jours de test m’ont apporté de la confiance car dans tout nouveau projet il y a bien sûr des incertitudes. Il semble que la base de la moto soit très bonne. Le caractère moteur aussi, ce qui est très important en BSB où il y a un boîtier électronique MoTec unique, sans anti-patinage, ni anti-cabrage, ni launch control (aide au départ). Avec une électronique limitée, le châssis, le moteur et le pilote deviennent plus importants, donc disposer d’un bon moteur est très positif. Les motos sont en train d’être construites au Japon et nous aurons des essais mi-février, puis des tests en mars en Espagne et ensuite à Donington. Nous allons être très occupés, mais c’est un travail très intéressant. Après ces trois jours, je suis très excité pour commencer ce travail. »

Photos de Marco Guidetti pour le British Superbike Championship © 2017 BSB / MotorSport Vision Racing