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Jorge Martin

Après un week-end mouvementé en Autriche, Jorge Martin arrive au Balaton Park, pour le Grand Prix de Hongrie, avec des ambitions retravaillées : progresser dans la maîtrise de son Aprilia, sans brûler les étapes ni se laisser rattraper par la pression du résultat immédiat.

« Oui, je pense avoir retrouvé de la confiance », annonce-t-il dès son arrivée ce jeudi devant la presse. Une confiance qu’il avait quelque peu perdue en Autriche, après un gros crash survenu lors de la séance d’Essais du vendredi. « Il me manque encore un peu pour mieux connaître la moto, surtout l’avant. Parfois, je ne comprends pas vraiment… Dimanche, c’était très compliqué de freiner la moto en ligne droite », confie-t-il, cosncient de ses difficultés à dompter la RS-GP.

Après avoir dressé le bilan de son week-end à tête reposée, Jorge Martin analyse ses erreurs avec honnêteté. « Tout a commencé parce que je voulais en faire trop, plus que nécessaire. Samedi, je n’attendais rien. Je partais 16e et j’ai doublé beaucoup de pilotes. Pour moi, la course était très courte, j’en voulais encore, mon rythme était pour le top 6, top 7. J’ai alors pensé que, si je partais autour de la 8e ou 9e place, je pouvais remonter et finir top-5. J’étais très excité, sans doute trop », avoue-t-il.

Pris dans la nervosité du peloton, l’Espagnol a payé cher cette prise de risques. « Tout est devenu trop chaud, les pilotes me doublaient. Cela a été un vrai problème. Le deuxième souci est arrivé quand je me suis retrouvé 14e. Je viens d’années où je gagne des courses et fait des podiums. Terminer la course juste pour apprendre, je ne pouvais pas. J’ai voulu rattraper les hommes de tête, et c’est là que j’ai chuté », souligne le champion du monde en tire.

Désormais, il entend changer de perspective, et aborde la course au Balaton Park avec une tout autre mentalité. « Il faut aussi savoir dire : Jorge, c’est ta deuxième ou troisième course avec Aprilia. Je me bats contre les meilleurs du monde toute la saison. Je dois prendre mon temps – cela fait partie du processus. Je dois rester concentré sur moi-même, pas sur une position ou un résultat. Ce qui compte, c’est de comprendre ce qu’il me faut pour être rapide, pas d’être 14e, 5e ou 6e. Le reste n’a pas d’importance. Ce travail, c’est ce qui me préparera à gagner l’an prochain », insiste-t-il.

Marco Bezzecchi au Grand Prix d’Autriche de MotoGP © Aprilia Racing

Où Bezzecchi fait-il la différence par rapport à Martin ?

Arriver sur un circuit nouveau peut aussi être un atout. « Ce qui est important ici, c’est que je n’ai pas de références avec une autre moto. En Autriche, en FP1, je pilotais comme sur la Ducati, mais je ne l’ai plus. Ici, il faut comprendre les points forts et faibles de l’Aprilia, en tirer le maximum. »

Interrogé sur les progrès de Marco Bezzecchi depuis Silverstone, Martin admire l’évolution de son voisin de garage. Sans se dire que la moto est capable de lutter pour la victoire, il aurait bien entendu plus de mal à trouver la motivation de revenir au top rapidement. « En Autriche, c’est surtout la qualification qui a fait la différence. En regardant les datas, il y a peut-être un ou deux dixièmes de mieux sur certains virages, mais globalement, il reste le même pilote que moi. C’est encourageant. Ce qui fait la différence, c’est sa manière d’aborder le week-end, de savoir quand attaquer ou non. De mon côté, je ne connais pas encore la limite de la moto sur un tour : c’est impossible à ce stade. Quand je force, la moto devient vraiment difficile à gérer. Il me reste à trouver un setup pour les qualifications, puis un autre pour la course, mais ce n’est qu’une question de temps pour tout comprendre », précise-t-il.

Pas question donc de se décourager. « Marco fait un super travail. Le voir devant me motive, car c’est le seul moyen de progresser. Si nous sommes tous les deux en 14e place, c’est un désastre. Heureusement, il est devant, et mon objectif maintenant, c’est de me rapprocher de lui », conclut Jorge Martin.

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