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Après avoir obtenu une bonne quatrième place lors du Grand Prix d’Autriche, Brad Binder a abordé le GP de Styrie quatrième du classement général provisoire du Championnat du Monde, 7 points derrière Maverick Viñales et 3 devant Valentino Rossi. Comment s’est déroulé le dernier weekend qui a vu le Sud-Africain terminer 8e ? C’est ce que nous explique l’un de ces mécaniciens, lui-même ancien pilote de haut niveau, Florian Ferracci.

A la fin des trois séances d’essais libres, Binder pointait en onzième position. Il avait tourné en 1’23.798 contre 1’23.795 pour son prédécesseur, le dixième Jack Miller.

Ensuite Brad s’est qualifié 14e puis est remonté 6e en course, avant de terminer finalement 8e. Comment avez-vous vécu dans votre équipe cette course au résultat inattendu ?

« J’étais au panneautage comme d’habitude et, pendant la première partie de la course, Brad a super bien roulé. Il remontait sur les hommes de tête et j’ai même pensé qu’il allait pouvoir faire un podium. Mais il y a eu le drapeau rouge et ça a été partie remise. »

« Il avait une meilleure position sur la grille de départ pour la deuxième course et on espérait que ça se passerait bien. On avait en sécurité (en « back up » comme on dit) un pneu arrière médium neuf, celui qui lui plaisait. Pour l’avant, on avait un pneu médium neuf, mais lui préférait le dur. »

« On s’est retrouvé devant un dilemme : soit on gardait le dur qui avait déjà fait le début de la course, soit on mettait un pneu neuf médium, et c’est ce que l’on a choisi. Mais il s’est avéré par la suite que ça n’avait pas été le bon choix. »

« En vérité, avec le pneu avant médium, malgré qu’il soit neuf, Brad n’avait pas du tout le bon feeling. Le pneu dur correspondait mieux à notre moto sur ce circuit, mais sûr d’autres circuits également où on a tendance à souvent rouler en pneu avant plus dur que les concurrents. »

« Au début de la deuxième course, il était dans un bon rythme quand même, mais quand il a voulu forcer plus pour passer d’autres pilotes, là il s’est fait plusieurs fois des frayeurs. Il a même effectué un tout droit où il a perdu deux secondes, et c’est ce qui explique comme résultat la huitième place. »

« Huitième au début de la saison, ça aurait été une super place ! Mais c’est sûr que maintenant, Brad en veut plus ! Il s’est rendu compte qu’on avait la moto, et lui le talent pour se battre plus vers l’avant. Nous on essaie un petit peu de le calmer en lui disant « rappelle-toi que tu n’es que rookie, c’est ta première année en MotoGP. A ta troisième course, tu as déjà gagné un Grand Prix. Il te faut prendre de l’expérience et continuer à travailler. »

Vidéo : Brad Binder et Valentino Rossi lors de la Q1 :

Est-il exact que Brad ait la réputation d’être un pilote très travailleur ?

« C’est tout à fait exact. Il passe énormément de temps dans le stand. Déjà la moto lui plaît, donc il tourne beaucoup autour. C’est par plaisir, mais c’est la vérité. Il passe beaucoup de temps à examiner les données enregistrées avec les ingénieurs. Il parle énormément avec eux et écoute vraiment les conseils qu’on lui donne. »

« S’ils lui disent de faire plutôt ceci ou cela dans tel virage, il le met en pratique tout de suite. C’est incroyable ! Il essaie immédiatement, puis ils en reparlent après. Il s’adapte aux problèmes. On ne change pas beaucoup les réglages sur la moto. On voit que sur beaucoup de circuits différents, les réglages de base fonctionnent toujours bien. C’est lui qui s’adapte, et pour cela il est très fort. »

« Il a une très grande confiance dans la moto, en particulier dans les entrées de virage. Il pense qu’on a maintenant un avantage avec l’avant. Et de ce que j’ai pu en savoir, c’est la même chose chez Tech 3 avec Miguel Oliveira. »

On s’est rendu compte qu’il était également très déterminé, quand il a dit : « Je n’ai pas voyagé 12 000 km pour terminer deuxième. »

« Il a la chance de pouvoir être en MotoGP et de montrer ce dont il est capable. Il ne veut pas laisser passer cette occasion à laquelle il croit. On a bien vu cette année le potentiel de notre moto et le sien. Il fait tout pour y arriver, aussi bien pour le pilotage que le travail avec les ingénieurs et l’entrainement physique. Il met vraiment toutes les chances de son côté. »

KTM disputant un GP sur le Red Bull Ring sans spectateurs autrichiens, n’était-ce pas un peu étrange ?

«  Plus qu’étrange, c’était dommage. On a quand même placé deux motos sur le podium dimanche dernier, les quatre motos engagées ont terminé dans les dix premières. Ça aurait été une fête incroyable si la tribune KTM avait été pleine, de la folie ! »

Vidéo : La première pole position de KTM en MotoGP avec Pol Espargaró :

Comment se présente la suite du Championnat du Monde, avec tout d’abord la prochaine épreuve le 13 septembre à Misano ?

« Pour l’instant, tout se présente très bien. La moto fonctionne bien dans son ensemble. En plus on a eu la chance d’avoir pu aller faire des essais à Misano. Brad y participait, contrairement à ceux de Spielberg auxquels il n’avait pu venir. Donc on sait déjà à quoi s’attendre. Lui connait déjà bien le circuit avec la MotoGP, et je pense qu’on va gagner du temps au début sur les premières séances. »

« On est positifs. On sait bien que nous serons sur les terres de nos concurrents italiens, mais il n’y a pas de raison d’être inquiet car tout marche bien. Les pilotes sont très motivés. Brad commence à prendre goût à la victoire, et Miguel c’est pareil. Pol aussi évidemment, car elle lui a échappé de pas grand-chose, mais c’est sûr qu’il a à cœur de montrer qu’il la mérite. »

 

Classements provisoires des Championnats du Monde par constructeurs et par équipes :

Photos © Polarity Photo pour KTM

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