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Valence

La journée venait à peine de commencer à Valence sur le circuit Ricardo Tormo. Le paddock se réveillait doucement, bercé par l’odeur du café et le vrombissement des premiers moteurs chauffés. Les mécaniciens se concentraient sur les derniers réglages, les ingénieurs échangeaient leurs analyses, et les pilotes entraient en piste pour aborder un week-end qui devait, avant tout, être une fête : le dernier rendez-vous de la saison. Puis, en quelques secondes, tout a changé. Surtout pour Adrian Huertas.  

Dès les premières minutes de la FP1, la tension monte brutalement. Izan Guevara perd l’avant au même endroit où Ayumu Sasaki glisse à son tour. Les deux chutes sont rapprochées, mais rien ne laisse encore présager ce qui va suivre.

Quelques instants plus tard, Adrian Huertas arrive à pleine vitesse. Lui aussi est surpris par l’adhérence précaire dans ce virage. Il tombe, mais sa glissade le projette au milieu de la trajectoire.

L’impact est violent. En quelques secondes, le paddock, d’ordinaire si bruyant, plonge dans un silence glaçant.

Adrian Huertas tente de bouger. Il essaie même de se mettre assis, mais très vite, la douleur le fauche à nouveau. Le pilote se tient les deux bras, incapable de les utiliser. Les commissaires interviennent rapidement tandis que la pit-lane se fige : dans le box Italtrans, le choc est immédiat.

Les premières informations qui circulent sont dures : Huertas souffre de fractures aux deux bras, dont une luxation particulièrement grave.

« Adrian Huertas a les deux bras fracturés, et l’un d’eux a été disloqué sous l’impact »

Son chef d’équipe explique quelques minutes plus tard : « Adrián a les deux bras fracturés, et l’un d’eux a été disloqué sous l’impact. Mais il garde le sourire. Il dit qu’il veut se battre. »

L’Espagnol est évacué vers l’hôpital, puis rapidement transféré à Barcelone où le Dr Xavier Mir l’attend. Le spécialiste, habitué des blessures les plus complexes doit intervenir en urgence pour stabiliser les fractures. Son week-end est évidemment terminé.

Ironie cruelle : au moment même où Huertas quitte le circuit en ambulance, son coéquipier Diogo Moreira se prépare à jouer le titre mondial. Le Brésilien peut devenir le premier champion Moto2 de l’histoire de son pays. Il n’est qu’à 24 points de l’exploit.

Mais dans le garage, l’atmosphère n’a rien d’un jour de fête. Un membre de l’équipe résume à voix basse ce que tous ressentent :

« Bien sûr qu’on veut se battre pour le titre… mais nos pensées ne quittent pas Adrian. On n’a pas le cœur à célébrer. »

Le contraste est saisissant : une équipe partagée entre la chance d’un potentiel titre historique et la douleur d’une blessure grave.

Trois chutes, dans le même virage, à quelques secondes d’intervalle. Et ce dans des conditions pourtant idéales.

Les hypothèses circulent : humidité légère encore présente sur la piste,  pneu avant froid, poussière rapportée par les pneus, ou même un léger vent dans la section stadium.

Mais rien ne permet de conclure. Les pilotes sont, eux aussi, perplexes, et plusieurs d’entre eux demandent à revoir les images en détail avant de remonter sur la moto.

Peu à peu, les messages de soutien affluent. Les pilotes Moto2, Moto3 et MotoGP s’envoient des textos, republiant les premières informations. Dans les box, on suit l’évolution de son état de minute en minute.

L’unisson est immédiat : tout le monde souhaite à Huertas force, courage et un retour rapide.

La fin de saison devait être un moment de fête et de tension sportive. Elle s’est transformée en rappel brutal : même lors d’une première session d’essais libres, la compétition ne pardonne rien.

Adrian Huertas

Adrian Huertas

 

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