Le retour tant attendu du MotoGP à Brno en 2025, après cinq ans d’absence, est éclipsé par une tempête juridique qui secoue l’Autodrom Most et pourrait faire trembler tout le sport mécanique tchèque. Une décision de justice contre Most, imposant des limites sonores draconiennes, fait craindre un précédent dangereux pour le circuit de Brno et au-delà. Entre passion des moteurs et plaintes des riverains, le combat est lancé.
Le MotoGP fera son grand retour à Brno en 2025 après cinq ans d’absence, avec un contrat signé pour cinq saisons. L’événement est prévu du 18 au 20 juillet sur le circuit Masaryk, récemment rénové avec un nouvel asphalte long de 5,403 km. Mais une ombre plane sur cette renaissance : une décision de justice visant un autre circuit tchèque menace l’ensemble du sport mécanique dans le pays.
À Most, ville également connue pour accueillir le Championnat du monde de Superbike, la justice a récemment tranché en défaveur de l’Autodrom. En cause : des nuisances sonores dénoncées par les riverains, en particulier la famille Hulicka. Le tribunal régional d’Ústí nad Labem a imposé une limite de bruit drastique : 55 décibels en semaine, 50 le dimanche et les jours fériés. Même la rue Tvrzova, encore plus proche du domicile en question, bénéficie d’une tolérance supérieure (68 dB), ce qui rend la décision d’autant plus incompréhensible.
Certains événements majeurs comme le Superbike (16-18 mai), l’IDM (20-22 juin) et la NASCAR européenne (29-31 août) échappent pour l’instant à ces nouvelles restrictions. Mais pour combien de temps encore ? Le propriétaire de l’Autodrom Most, Josef Zajicek, dénonce un verdict absurde : « l’Autodrome a été validé avec des limites fixées à 60 décibels en activité normale et 70 pendant les courses. Jamais, en dix ans, nous n’avons été sanctionnés pour dépassement. Cette décision contredit notre permis et met en danger notre activité. »
Un précédent inquiétant pour Brno et d’autres circuits
L’inquiétude est palpable chez les acteurs du sport moto. Le magistrat Petr Zach, représentant légal du circuit de Most, alerte : « cette décision pourrait créer un précédent. Si Most accepte ces limites arbitraires, qu’est-ce qui empêche d’imposer la même chose à Brno demain ? » Le retour du MotoGP pourrait-il être menacé à terme ?
Zajicek appelle les autorités à agir : « l’État se vante de soutenir nos événements. Mais lorsqu’on se retrouve seuls face à un tribunal malgré un permis légal, ce soutien devient purement symbolique. Pourquoi continue-t-on de construire des habitations près des circuits ? Pourquoi aucune zone tampon n’est-elle prévue ? » Un désordre juridique qui, selon lui, risque de faire fuir les investisseurs et de tuer à petit feu les sports mécaniques en République tchèque.
Si tout semble prêt pour un retour spectaculaire du MotoGP à Brno, l’affaire de Most rappelle que le danger peut venir de la justice, plus encore que de la mécanique. En l’absence d’une régulation claire et d’une protection juridique adaptée, c’est tout l’écosystème du sport moto tchèque qui pourrait être remis en question.