Le Grand Prix de Grande-Bretagne 2025 restera longtemps dans la mémoire de Yamaha, mais pas pour les bonnes raisons. Alors que Fabio Quartararo filait vers une victoire tant attendue, sa Yamaha M1 a soudainement lâché prise à sept tours de l’arrivée, ruinant une performance magistrale et laissant l’équipe japonaise sous le choc.
Ce qui aurait pu être un incident isolé s’est révélé bien plus grave : Alex Rins a connu exactement la même panne — un dysfonctionnement du système de correction d’assiette arrière (rear holeshot device) — dans le dernier tour de la course. Si le Catalan a pu terminer, il a tout de même perdu deux positions, dépassé par Raul Fernandez et Brad Binder. Quartararo, lui, n’a pas eu cette chance.
Avec plus de quatre secondes d’avance sur ses poursuivants, « El Diablo » semblait en route pour mettre fin à une disette de victoires qui durait depuis le Sachsenring 2022. Mais le système a cessé de fonctionner, la moto est restée abaissée, impossible à redresser. Le pilote français a tout tenté, sans succès. Résultat : abandon. Et une immense frustration.
L’incident n’est pas pris à la légère chez Yamaha. À Iwata, les ingénieurs travaillent d’arrache-pied pour déterminer la cause exacte de la défaillance. Car l’enjeu est double : fiabilité immédiate pour Aragon dans dix jours, et crédibilité à long terme pour une marque qui veut reconquérir les sommets.
Alex Rins : « j’ai juste perdu de l’huile et elle est restée en bas. Il faut vérifier les deux Yamaha »
Rins, lucide, a résumé la situation avec franchise : « j’ai juste perdu de l’huile et elle est restée en bas. Il faut vérifier les deux motos. » Le ton est donné. Quartararo, plus direct, a conclu sèchement : « Ce qui s’est passé est de la m…. . »
Ce double incident technique intervient alors que Yamaha montrait des signes encourageants cette saison : progrès aérodynamiques, compétitivité retrouvée de Quartararo avec trois poles consécutives, et des rumeurs insistantes sur l’arrivée d’un moteur V4 pour 2027. Mais cette défaillance pourrait bien jeter un froid sur cette dynamique positive.
Silverstone aurait pu marquer un tournant pour Fabio Quartararo et Yamaha. Au lieu de cela, ce fut un retour brutal à la réalité, et un douloureux rappel que, même en MotoGP, les rêves peuvent s’effondrer à cause d’un simple composant mécanique.