C’est une surprise qui a secoué le paddock en début de saison 2025 : Aki Ajo, figure emblématique des catégories Moto2 et Moto3, a été nommé directeur de l’équipe Red Bull KTM Factory Racing en MotoGP. Un pari audacieux de Pit Beirer, patron de KTM Racing, mais qui repose sur la solide expérience du Finlandais dans la structure autrichienne.
À 56 ans, Aki Ajo ne débarque pas en terre inconnue. Sa collaboration de longue date avec KTM, notamment à travers son équipe Ajo Motorsport, lui a permis d’aborder cette nouvelle mission avec sérénité. « Grâce à mon expérience de longue date au sein de KTM, j’ai pu m’atteler à cette tâche dès septembre dernier », explique-t-il à Speedweek.com. « Mais cela a représenté un changement majeur dans l’ensemble. »
Ce changement, Ajo l’a abordé avec humilité et méthode. « Comparé aux classes plus petites, la situation est très différente. La complexité est incomparable et tout est beaucoup plus axé sur la technologie. » Plutôt que de tout bouleverser, il a opté pour la continuité en conservant le personnel déjà en place : « je ne suis pas partisan de définir d’abord les tâches puis de rechercher les bonnes personnes. Ma philosophie est de comprendre les individus, d’identifier leurs forces, puis d’adapter les responsabilités. »
Une approche humaine et pragmatique qu’il applique également à lui-même. « Je cherche à savoir où il est pertinent d’apporter mon expérience, et quand il vaut mieux me mettre en retrait. Il faut bien répartir les responsabilités, et pour le MotoGP, j’ai dû m’adapter. »
Aki Ajo : « plus la tâche devient complexe, plus il est important de se concentrer sur l’essentiel et la simplicité »
Selon lui, la mission clé repose sur trois piliers : le développement, les tests, et la course. « Former ce triangle dans la communication est crucial. L’échange doit être clair, fluide et simple. Tout le monde doit parler de la même chose et travailler dans la même direction. »
Cette volonté de simplifier les échanges est au cœur de sa gestion : « plus la tâche devient complexe, plus il est important de se concentrer sur l’essentiel et la simplicité. »
Sur le plan technique, Ajo reste prudent et collaboratif. « On ne peut pas prévoir quand les nouveautés arriveront. La règle est simple : si une amélioration est disponible, on l’implémente. La compétition est féroce. Les essais à Aragon et à Barcelone seront déterminants pour nous. »
Il insiste : « je ne décide pas seul. Nous fonctionnons comme une équipe de chefs de service, et la décision se prend collectivement. C’est toujours plus facile quand tout le monde est d’accord. »
Sportivement, KTM sort d’un Grand Prix difficile, notamment à Silverstone, où seul Pedro Acosta a réussi à se montrer compétitif. Si la sixième place reste insuffisante pour une équipe usine, elle reflète aussi les défis d’un championnat ultra-concurrentiel. Aki Ajo, avec son calme légendaire et sa vision à long terme, incarne sans doute la stabilité dont KTM a besoin pour progresser pas à pas dans la jungle du MotoGP.