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Alex Marquez

Alex Marquez revient sur un sujet délicat et souvent ignoré revient en force dans l’actualité de la MotoGP : le poids des pilotes et l’impact qu’il a sur la performance des motos. Contrairement à d’autres disciplines ou catégories de moto, la MotoGP ne prend pas en compte le poids du pilote dans ses règles de minimum de masse — et cela pose des questions importantes sur l’équité sportive et la sécurité.

Dans la catégorie reine du motocyclisme, la seule limite imposée concerne le poids de la moto : elle doit peser au minimum 157 kg, mais le pilote n’est jamais inclus dans ce calcul. Cela signifie qu’un pilote plus léger – sous les 70 kg – voit son combo pilote + moto plus proche du minimum que celui d’un pilote plus lourd, ce qui peut offrir un avantage certain, notamment en termes de gestion des pneus et d’accélération.

Motorsport-magazin souligne que cette absence de règle spécifique crée une pression énorme : chaque kilo compte pour gagner du temps au tour. Ainsi, certains pilotes poussent leur corps à des extrêmes pour atteindre un poids « optimal », parfois au détriment de leur santé mentale et physique.

Dans les séries inférieures comme Moto2 et Moto3, une règle combinée existe déjà : l’ensemble pilote + moto doit atteindre un minimum pour garantir une certaine égalité entre tous les participants. Cette règle a même été introduite pour tempérer les avantages de pilotes particulièrement légers dans ces catégories.

En MotoGP, cependant, aucune règle similaire n’a encore été mise en place — même si beaucoup dans le paddock y réfléchissent depuis des années. Des voix comme celle de Luca Marini ont déjà plaidé pour une inclusion du pilote dans le poids minimum, estimant que cela réduirait l’influence du poids corporel sur les performances et l’usure des pneus.

Malgré le grand remaniement des régulations prévu pour 2027 — avec notamment une réduction du poids minimum de la moto à 153 kg — le poids du pilote ne sera toujours pas pris en compte. Cette décision a été perçue par certains comme une occasion manquée de résoudre l’un des dilemmes les plus persistants de la catégorie.

Durant ses années en Moto3, Alex Marquez ne pesait que 59 kilogrammes. Photo : Repsol

Alex Marquez : « en Moto3, je mesurais déjà 1,80 mètre et je pesais 59 kilos »

Au-delà des simples chiffres, ce débat touche à des aspects humains :

Les pilotes mesurent leurs corps comme une variable de performance, ce qui peut engendrer pression psychologique et problèmes d’alimentation.

La quête obsessionnelle du kilo en moins a des conséquences qui dépassent la piste avec le risque pour la santé physique : maintenir un poids sous-naturel pour un athlète de haut niveau affaiblit le corps, augmente le risque de blessure et de fatigue.

Alex Marquez revient sur son passage en Moto3 où il pesait  59 kilos pour 1,80 m … « Je pèse entre 64 et 65 kilos cette année. C’est mon poids habituel », confie-t-il . Si l’on entre ce poids, celui de l’Espagnol d’1,80 mètre, dans un calculateur d’IMC, on obtient un résultat proche de l’insuffisance pondérale. Et ce, pour un athlète qui a besoin d’une certaine masse musculaire pour faire de la compétition moto.

Son poids actuel était loin d’être le plus extrême qu’il ait jamais atteint. « En Moto3, je mesurais déjà 1,80 mètre et je pesais 59 kilos. C’était vraiment limite à l’époque. C’est devenu un véritable problème psychologique », se souvient le pilote . Le fait que la pression constante pour maintenir un poids bas représente un fardeau psychologique est bien connu, et pas seulement dans le sport.

Mais le pilote de 29 ans souligne qu’il ne se prive plus de nourriture : « je mange des quantités normales pour un pilote. » Pour compenser, il doit brûler beaucoup de calories : « la clé, c’est un entraînement d’endurance intensif. »

Les équipes doivent aussi composer avec des packages motos très proches du minimum autorisé, parfois dès les essais, ce qui complexifie la gestion des pneus et la stratégie en course.

Alors que la compétition s’intensifie et que chaque détail compte, le poids du pilote reste une question ouverte qui n’a pas encore trouvé de réponse satisfaisante. Certains estiment que l’introduction d’un minimum combiné (pilote + moto) rendrait la catégorie plus équitable ; d’autres craignent que cela ne complique encore davantage les règlements techniques déjà très complexes.

Pour l’instant, le MotoGP avance avec ses règles historiques — mais le débat sur le poids, qui persiste depuis des années, risque de revenir encore plus fort à mesure que la technologie progresse et que la course se joue à des millièmes de seconde. Alors que les catégories de promotion et le WSBK ont agi pour protéger leurs pilotes et l’équité sportive, pourquoi le MotoGP, sommet de la discipline, continue-t-elle d’ignorer un problème aussi évident et dangereux ? Tant qu’un poids combiné ne sera pas instauré, la pression sur les épaules (et sur la balance) des pilotes restera un dilemme non résolu.

Marc Marquez to sit out rest of 2025 MotoGP season after injury - Yahoo Sports

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