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Alex Rins

Yamaha a décidé de tourner une page radicale en MotoGP : adieu le quatre cylindres en ligne, bonjour le moteur V4. Alex Rins, ex-pilote Suzuki et Honda, est devenu le cobaye privilégié de ce virage. Ses essais de Misano révèlent autant d’espoirs que de zones d’ombre.

A Misano, Rins a immédiatement salué le comportement de la V4 : « je suis assez content du fonctionnement de la moto. Elle a beaucoup de points positifs … » Il a particulièrement apprécié le freinage : « en termes de freinage, je choisirais le V4… Je peux mieux réduire ma vitesse et aller plus latéralement dans les virages avec plus de vitesse. »

A ses yeux, le frein arrière est plus stable et prévisible, un pas en avant par rapport à la M1 traditionnelle. Mais ce tableau est vite assombri par la réalité crue des chronos : « dès que j’irai mieux et que j’irai plus vite, je dis oui. »

Rins admet lui-même qu’il y a encore « environ une seconde de différence » (1’31”2 avec la M1 actuelle contre 1’32”1 avec la V4).

Et la vitesse de pointe reste le talon d’Achille : « nous manquons un peu de puissance en ce moment. … Même à la télévision, on pouvait voir que le V4 était 3 ou 4 km/h plus lent ».

Entre héritage et rupture, l’identité Yamaha est remise en question. Yamaha a longtemps construit sa réputation sur la vitesse en virage et la fluidité de la M1 quatre cylindres. Avec la V4, Rins a ressenti un changement profond :

Alex Rins

Alex Rins : « L’ADN de Yamaha, c’est la vitesse en virage… cette moto vous oblige à rouler différemment, car vous avez besoin de plus de Stop & Go. »

« L’ADN de Yamaha, c’est la vitesse en virage… cette moto vous oblige à rouler différemment, car vous avez besoin de plus de Stop & Go. »

En d’autres termes, Yamaha s’éloigne de son ADN historique. Si le nouveau format technique peut être une évolution naturelle, c’est aussi une rupture radicale de style — une mutation qui, selon Rins, demandera aux pilotes de revoir profondément leurs repères.

Rins a également tenté de comparer cette V4 avec son expérience précédente :

« Pour un pilote, il est très difficile de faire une comparaison… mais la façon dont le moteur accélère est très similaire », en référence à son année en LCR avec un V4 Honda. Mais il admet que le contexte (météo, pneus, réglages) complique toute analogie directe.

Rins reste optimiste : « une moto neuve est toujours moins performante… Nous étions assez loin… Mais il y a eu tellement de points positifs… Il n’a pas encore été confirmé que ce sera la moto de l’année prochaine, mais ça s’est très bien passé ».

Cependant, l’ombre d’un revers plane déjà : si Yamaha ne parvient pas à combler l’écart de puissance et à rendre la V4 compétitive en vitesse de pointe, la V4 pourrait devenir un fiasco technique.

La conclusion de Rins est sans équivoque : « quand j’irai plus vite, je dirai oui. » Pour l’instant, il ne peut pas s’engager publiquement — car il sait que sans ce gain de vitesse, la V4 restera un prototype surévalué, pas une solution définitive.

Alex Rins a lancé une alerte : Yamaha joue gros. Un prototype prometteur, des sensations encourageantes, mais un écart de chrono et une vitesse de pointe qui font toute la différence. Yamaha espère un retour à la compétitivité en 2026. Rins espère, lui, enfin dire “oui”. Mais pour l’instant, ce n’est pas gagné.

Alex Rins riding a blue Yamaha motorcycle on a racetrack. He wears a black leather suit and a helmet with red and black designs. The number 42 is visible on the motorcycle.

MotoGP Test Misano : chronos

Misano

 

 

 

 

 

 

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