C’est l’aveu qui révèle la hiérarchie actuelle chez Yamaha. Alors que la marque aux diapasons traverse l’une des pires crises de son histoire en MotoGP, Alex Rins a lâché une information : le secret de la domination de Fabio Quartararo sur ses équipiers de marque tient en un chiffre effarant. Le Français freine 20 mètres plus tard que ses coéquipiers, un avantage qui transforme une moto moyenne en arme de qualification massive.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et brossent un portrait sans appel de la hiérarchie interne chez Yamaha : Fabio Quartararo : 4 poles, des podiums, une régularité de top 10. Rins + Miller + Oliveira réunis : moins de points que le seul Quartararo. Un déséquilibre si flagrant qu’il ne peut plus être attribué au simple talent. Il y a un fossé technique abyssal dans l’utilisation de la M1.
Dans une révélation qui fait froid dans le dos, Rins a précisé sur autosport : « je ne pouvais pas freiner plus tard, par rapport à Fabio qui freine 20 mètres plus tard que moi. »
Cette différence vertigineuse dans le point de freinage se traduit par un gain monstrueux sur un tour lancé : jusqu’à 0,8 seconde d’avantage rien qu’à l’entrée des virages. Un avantage qui explique pourquoi Quartararo seul parvient à qualifier sa Yamaha en première ligne, tandis que ses coéquipiers se battent pour sortir de Q1.
Le véritable drame pour Yamaha se joue le samedi après-midi. Quartararo, grâce à son freinage héroïque, se qualifie devant. Le dimanche, il roule en air propre et peut gérer son rythme.
L’usine Yamaha a-t-elle construit une moto pour un seul homme ?
Ses coéquipiers, partis du fond de grille, doivent quant à eux se battre dans le trafic, user leurs pneus dans les dépassements et prendre des risques insensés pour remonter.
Un cercle vicieux parfait qui montre que le problème n’est pas que la moto – il est dans l’incapacité de tous les pilotes, excepté un, à l’exploiter.
La question maintenant fuse dans le paddock : Yamaha a-t-elle involontairement développé une machine si difficile et si pointue que seul un phénomène comme Quartararo peut la dompter ?
Les déclarations de Rins suggèrent que oui. La M1 nécessite un style ultra-agressif, basé sur un freinage extrêmement tardif que même des pilotes expérimentés comme Miller ou Oliveira ne peuvent pas reproduire.
Yamaha ne souffrirait donc pas d’un problème de performance pure, mais d’un problème d’accessibilité. La marque japonaise a entre les mains une moto que seul son pilote star sait piloter à la limite. Un cas d’école qui pourrait bien redéfinir toute la philosophie de développement de l’usine pour 2026.