pub

Aprilia

Le clash entre Jorge Martin et Aprilia secoue le paddock MotoGP. En activant une clause de sortie pour quitter Noale fin 2025, le champion du monde 2024, absent des circuits cette saison en raison de blessures graves au Qatar, suit une tradition de départs fracassants chez Aprilia. Cette décision, motivée par une offre alléchante de Honda et une clause de performance décevante, ravive les souvenirs de ruptures historiques au sein du constructeur italien.

Jorge Martin veut partir, et il ne fait que suivre une tradition bien établie à Noale : celle des adieux précipités et des désillusions en série. L’annonce de son départ d’Aprilia, alors qu’il n’a même pas encore pu vraiment défendre ses chances en course cette saison, a pris tout le paddock de court. Pourtant, à y regarder de plus près, rien de bien nouveau sous le soleil d’Emilie-Romagne.

Touché à deux reprises – d’abord lors des essais hivernaux, puis dès le Grand Prix du Qatar – Martin n’a pas encore pu montrer ce qu’il valait sur la RS-GP. Et pourtant, il a déjà activé sa clause de sortie, calée dans son contrat comme une échappatoire conditionnée aux performances des six premiers GP.

Les résultats n’étant pas au rendez-vous, Martin a fait valoir cette porte de sortie, qui n’est cependant plus qu’entrebâillée depuis la victoire de son équipier Bezzecchi à Silverstone … Une réalisation qui montre que l’Aprilia n’est sans doute pas si mauvaise … Malgré cela, le constat est là : un divorce annoncé à la fin de la saison, possiblement pour un contrat doré chez Honda.

Jorge Martin est sur le point de passer d'Aprilia à Honda

Pourquoi Aprilia peine à retenir ses talents ?

Cette décision peut sembler hâtive. Mais est-elle vraiment si surprenante ? À Noale, les départs de figures clés sont monnaie courante. Il y a quelques mois à peine, Romano Albesiano – directeur technique historique d’Aprilia et artisan du projet MotoGP – annonçait lui aussi son départ… pour Honda. Un coup dur pour Massimo Rivola. On rappellera aussi l’abandon brutal de Gigi Dall’Igna en 2013, parti chez Ducati avec les résultats que l’on connaît.

Le schéma se répète : les talents fuient Aprilia dès qu’une offre plus solide, mieux dotée ou simplement plus rassurante se présente. Dall’Igna, c’était pour décrocher le graal en MotoGP. Albesiano, pour des moyens techniques enfin à la hauteur de ses ambitions. Et Jorge Martin ? Peut-on lui reprocher de vouloir un salaire confortable et un projet plus clair, après des mois de blessure et d’incertitudes ?

Aprilia semble, encore une fois, victime de ses limites structurelles. Une moto performante mais instable, une stratégie souvent floue, et une gestion interne qui ne rassure pas les meilleurs. Ce n’est plus seulement une question de résultats : c’est une fuite des cerveaux. Et tant que Noale ne parviendra pas à solidifier ses fondations, ses plus belles recrues continueront à tourner le dos… avant même d’avoir réellement roulé.

Romano Albesiano a rejoint Honda cet hiver

 

Tous les articles sur les Pilotes : Jorge Martin

Tous les articles sur les Teams : Aprilia Racing MotoGP