Le constat est aussi brutal qu’inquiétant : Alex Rins tourne en rond. Une nouvelle fois, au Grand Prix d’Aragon, le pilote catalan a livré une course en deux temps. Et ce schéma, désormais familier, le hante : départ raté, rythme poussif… puis explosion de vitesse dans les derniers tours. Trop tard. Bien trop tard.
« Ce n’est pas normal qu’après 12 tours, je puisse rouler en 1’47, faire mon meilleur tour, et l’avant-dernier en 47,0. Et au début, je n’arrivais pas à descendre les 1’48 », lâche-t-il, frustré. Le diagnostic est limpide : Rins sait aller vite, mais seulement quand la course est déjà presque terminée.
Le plus alarmant dans cette analyse, c’est qu’il n’y voit pas un souci de réglages. « On touche très peu à la moto. Ce n’est pas un problème de setup », insiste-t-il. La base est stable. L’équipe ne cherche plus à tout révolutionner comme en 2023. Et pourtant, la même impasse revient. À Silverstone, même histoire. À Aragon, bis repetita. « La question est : que se passerait-il si je pouvais rouler aussi vite au départ qu’à l’arrivée ? Je ne sais pas. »
Alex Rins : « à Montmelò, la même chose nous arrivera à nouveau »
Le problème devient structurel. Rins évoque des conditions défavorables – chaleur, faible adhérence – mais ces facteurs extérieurs ne suffisent plus à masquer le malaise profond. « Nous savions que nous allions souffrir. C’est une piste avec peu d’adhérence. Quand il fait chaud, on souffre davantage. À Montmelò, la même chose nous arrivera à nouveau. »
Et pourtant, le potentiel est là, toujours palpable. « Quand j’ai vu que je tournais en 47,3, 47,4… j’ai été stupéfait. Je ne m’attendais pas à aller aussi vite à la fin. »
Lundi, il a testé de nouvelles pièces : aérodynamisme, bras oscillant, électronique… Rins veut croire à une issue. Mais il le sait : sans une solution immédiate, ce MotoGP 2025 risque de devenir la saison des occasions perdues.
Sur la piste, les fans étaient en revanche au rendez-vous. Et lui ne les oublie pas : « je me suis arrêté au bout de la ligne droite pour jeter mes gants en signe de gratitude. C’était vraiment génial. » Mais derrière ce geste, il reste une question qui le ronge : combien de temps encore pourra-t-il cacher sa déception derrière un sourire de fin de course ?
Course du GP d’Aragon MotoGP
Classement général MotoGP