Mi-avril 2025, Yamaha a effectué les premiers tours de son moteur V4 sur le circuit Ricardo Tormo à Valence, avec Augusto Fernandez, pilote d’essai. Ce test, plus un déverrouillage qu’une évaluation poussée, marque une étape dans un projet ambitieux lancé en 2023. Testé sous vent et fraîcheur, le V4, encore à ses balbutiements, vise une introduction en 2026 si ses performances dépassent celles du moteur inline actuel.
Yamaha a fait un pas discret mais décisif dans la révolution technologique de son projet MotoGP. À la mi-avril, le constructeur japonais a réalisé le tout premier roulage de sa future moto équipée d’un moteur V4, confiée au pilote d’essai Augusto Fernandez sur le circuit Ricardo Tormo de Valence.
Pas question pour autant de performance. Ce test, qualifié de « déploiement » par Yamaha, avait pour but unique de valider le fonctionnement de l’ensemble moteur-châssis dans des conditions réelles. « C’était intéressant, oui, mais très prématuré », a expliqué Fernandez. « Le but était simplement de faire tourner la moto, de rouler un peu, et d’obtenir une première impression. »
Le moteur V4 représente un changement radical de philosophie pour Yamaha, habitué aux blocs quatre-cylindres en ligne à vilebrequin crossplane. Annoncé en 2023, le projet nécessite de repenser intégralement la moto : nouveau châssis, aérodynamique, cartographie électronique… tout est à reconstruire autour d’un moteur plus étroit mais plus complexe.
Augusto Fernandez : « on est loin d’avoir un package de course »
« Pour l’instant, ce n’est qu’un moteur et un châssis prototype. Tout a été conçu pour permettre à l’ensemble de fonctionner, mais on est loin d’avoir un package de course », a souligné Fernandez.
Malgré un roulage limité dans des conditions venteuses et fraîches, le pilote a tout de même perçu une rupture nette : « c’est très différent du moteur en ligne, le son aussi. Mais je ne voulais pas devenir le premier pilote à crasher la Yamaha V4 – ce n’est pas le bon type de moment historique ! », a-t-il plaisanté.
Le V4 est destiné à entrer en piste au plus tôt en 2026, si ses performances surpassent celles de la M1 actuelle. D’ici là, Yamaha continue d’améliorer son moteur en ligne. Fabio Quartararo et Alex Rins ont ainsi testé une nouvelle spécification lors du test de Jerez, qui pourrait être utilisée dès le Grand Prix de France au Mans.
Quant au V4, aucune date de test avec les pilotes titulaires n’a encore été arrêtée. Quartararo et Rins bénéficieront cependant de deux jours d’essais à Misano après Le Mans. Il est encore incertain qu’ils y testent le prototype V4.
Le seul wild-card confirmé pour Augusto Fernandez est prévu à Aragon début juin, mais là encore, ce sera avec la Yamaha M1 actuelle. Yamaha mène donc deux projets en parallèle : améliorer une M1 compétitive à court terme et construire un tout nouveau modèle pour la prochaine génération de règlements techniques (prévue pour 2027). « Yamaha investit beaucoup, c’est positif », conclut sur motorsport-total Fernandez. « Mais ce genre de projet ne se construit pas du jour au lendemain. Il faut du temps, du travail, de la patience. »