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Pecco Bagnaia

Le ton est tombé, et il est plus tranchant que jamais. Michele Pirro, 39 ans, vétéran et pilote d’essai Ducati, n’a pas mâché ses mots après un Sprint à Phillip Island bouclé à la 20ᵉ et dernière place, juste derrière… Pecco Bagnaia, le double champion du monde MotoGP de la marque. Une situation pour le moins surréaliste, que Pirro a commentée sans filtre dans la salle de presse.

Pour Pirro, l’objectif n’était pas la gloire du classement, mais la collecte de données sur un circuit « très différent » de ceux où il teste d’habitude :

« Ce n’était pas la meilleure course, mais globalement, ce circuit est complètement différent des autres que j’ai testés. Revenir ici après si longtemps n’est pas facile. Ma course a été régulière, et je suis très déçu car Pecco n’est pas rapide. Mais c’est important de recueillir des informations, car il y a peu d’adhérence et beaucoup de bosses. »

Le ton est calme, mais la remarque claque : Bagnaia en difficulté, c’est inédit — et inquiétant. » C’est une situation étrange » dit-il avant de développer sur Moto.it.

Le pilote d’essai le reconnaît : même au sein de Ducati, personne ne comprend vraiment ce qui se passe avec Bagnaia.

« Il est difficile de comprendre pourquoi Pecco fait la même chose que moi, mais nous essayons de comprendre avec les pilotes où se situe le problème, car ce n’est pas le niveau de cette moto, ni celui de Pecco. Pour l’instant, nous n’avons pas de solution. »

Pirro, lucide, rappelle que son rôle est justement de détecter les failles avant qu’elles ne deviennent structurelles :

« Mon travail est essentiel pour comprendre s’il y aura des problèmes à l’avenir sur ce circuit, et aussi pour améliorer l’adhérence de la moto pour l’an prochain. »

Michele Pirro

Michele Pirro : « Pecco Bagnaia n’est pas rapide, c’est ça le problème »

Autre critique à peine voilée : l’absence de concessions pour Ducati, qui bride les essais privés et la capacité de développement.

« Ducati n’a pas de concessions, et c’est difficile pour moi de faire des essais sur différents circuits. Nous n’avons pas de pneus, et parfois on oublie ça. Ces deux dernières années, le vrai problème, c’est qu’il est difficile de tester différentes pièces ou sur différents circuits. Pendant ce temps, les autres constructeurs peuvent le faire et progresser. »

Autrement dit : le règlement actuel freine le développement de Ducati, pendant que Yamaha, Honda, Aprilia et KTM en profitent.

Quand un journaliste lui demande s’il a remarqué quelque chose d’étrange en suivant Bagnaia, Pirro lâche une bombe avec un rire désabusé :

« (Rires) Il n’est pas rapide, il n’est pas rapide. C’est ça le problème. C’est comme quand un pilote n’a pas le feeling. Ce n’est pas un point précis du circuit, c’est global. »

Une phrase qui résonne comme un électrochoc à Borgo Panigale : le pilote officiel Ducati est en perte de confiance totale.

Malgré tout, Pirro refuse le catastrophisme : « les gens oublient que Ducati a gagné la dernière course, et aussi au Japon avec Pecco. C’est le sport. Il faut accepter tout cela. Tout le monde essaie de comprendre, mais je suis convaincu qu’à l’avenir, la situation s’améliorera. Il faut parfois chuter pour revenir plus fort. »

Pirro, dernier du Sprint, tire un signal d’alarme sur le manque d’adhérence et le manque de rythme de Bagnaia. Ducati souffre de ne plus pouvoir tester librement sans concessions.

Et surtout : même le pilote d’essai le plus fidèle de la marque n’hésite plus à dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas — Pecco Bagnaia est dans le dur.

MotoGP 2025. Grand Prix d'Australie. Michele Pirro : « J'ai du mal à comprendre pourquoi Pecco agit comme je le fais. »

MotoGP, Australie J2, Grille de départ : 

Australie

MotoGP, Australie J2, classement Sprint : 

Australie

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