Troisième du championnat mais loin de sa plénitude, Pecco Bagnaia l’admet : la Desmosedici GP25 ne parle pas sa langue comme la GP24 de l’an dernier. À l’inverse, son coéquipier Marc Marquez s’est immédiatement fondu dans le moule rouge, enchaînant performances et confiance. Lors du GP d’Autriche, l’Italien a même reconnu que la GP25 « colle » davantage au style de l’octuple champion. Message reçu chez Ducati, où Davide Tardozzi a tenu à remettre les choses en perspective.
Le directeur sportif ne minimise pas les difficultés, mais refuse le catastrophisme : « les résultats parlent d’eux-mêmes. Si l’on considère la dernière course : Pecco, quand il le souhaite, alors qu’il était en difficulté samedi matin, décroche la pole position une heure plus tard. Cela montre donc qu’il est encore le champion ». Et d’enfoncer le clou : « le champion c’est toujours en lui ».
Pour Tardozzi, l’urgence n’est pas de bouleverser la GP25, mais d’affiner la connexion pilote–machine : « cela dit, il est clair que nous devons trouver un équilibre. Pour l’instant, je pense qu’il doit s’adapter à notre moto, donc je pense qu’il peut faire quelque chose de bien ici en Autriche ». En clair : le potentiel est là, la méthode aussi, et Spielberg — terre de repères pour Bagnaia — peut servir de déclencheur.
Tardozzi réagit aux difficultés de Pecco Bagnaia et rassure sur son potentiel
Le dirigeant italien jette aussi un œil au Balaton Park, prochaine étape et tout nouveau défi au calendrier : « il est clair que le circuit est un peu petit, pour ainsi dire. Je pense donc que les grands champions qui courent en MotoGP s’adapteront, mais il n’a pas les dimensions ni la largeur d’un circuit MotoGP ». Un tracé « stop-and-go » qui exigera des compromis radicaux sur les réglages… et une grande discipline au freinage.
Reste l’essentiel : Bagnaia n’a pas perdu sa pointe de vitesse, seulement la facilité qui allait avec. La feuille de route est connue — retrouver de la confiance à l’entrée, rebrancher le freinage de patron, faire matcher le pilotage avec les exigences de la GP25. Si l’Italien recolle son style à la moto comme Tardozzi l’anticipe, la seconde moitié de saison peut très vite basculer du bon côté. Et la concurrence ne l’ignore pas.
MotoGP, Autriche J1 : chronos