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MotoGP

Cette règle des pressions minimales que Michelin exige de vérifier sur ses pneus en MotoGP a longtemps été ignorée, puis repoussée, et aussi adoucie avec une échelle des sanctions poussant à en jouer comme d’un joker, pour finalement se révéler comme suffisamment sérieuse pour décider d’un championnat. L’affaire n’est en effet pas nouvelle mais elle est aujourd’hui réelle pour tous les protagonistes avec l’avènement du capteur unique de pression qui permet d’établir une base de contrôle universelle sur laquelle on peut identifier les contrevenants et donc les punir. La conjoncture figée révèle ce que tout le monde savait dans le paddock : Ducati ne respecte jamais la règle alors que les Japonais toujours, et même avec un certain zèle. On le voit depuis quelques Grands Prix, cela influe fortement sur les performances. Les pilotes s’en plaignent et l’issue de cette course au titre passionnante risque de se décider sur le tapis vert, plusieurs minutes après l’arrivée d’un Grand Prix.       

Avec cette échelle de sanctions commençant par un avertissement, puis se prolongeant avec 3s de pénalité à l’arrivée, la règle de la pression des pneus est entrée dans les stratégies des équipes comme une variable d’ajustement, un joker à jouer avant de rentrer dans le rang. Qu’a démontré le dernier Grand Prix de Malaisie ? Enea Bastianini le vainqueur et Pecco Bagnaia le troisième, soit les deux pilotes officiels Ducati, n’avaient pas les bonnes pression et ont donc été avertis qu’ils auraient trois secondes de pénalité en cas de récidive.

Pendant ce temps, Jorge Martin, déjà sous la menace de ces trois secondes à rendre, roulait avec les bonnes pressions. Résultat ? Il a terminé à plus de six secondes de son rival pour le titre et à plus de dix du vainqueur. Faites les comptes : ça valait le coup d’être en infraction avec le bénéfice net d’un point en plus pris sur le pilote Pramac.

Jorge Martin : « en Malaisie vous auriez pu terminer sur le podium même avec la pénalité de +3s »

Jorge Martin n’est pas dupe. Sa déclaration à l’arrivée a été claire : « je n’ai pas envie de finir 4ème avec une bonne pression. Je préfère me battre pour la victoire avec une faible pression et puis… eh bien, 3 secondes, ce n’est pas grand-chose. Aujourd’hui, vous auriez pu terminer sur le podium même avec la pénalité de +3s ». Alors que 3,562 secondes couvraient le podium à Sepang, il n’était que de 0,253 seconde en Thaïlande. Toutes les victoires de Martinator jusqu’à présent cette saison se sont déroulées en moins de 3 secondes. On rappellera que la pénalité de temps s’élève à +6s pour une troisième faute à basse pression, puis à +12s pour une quatrième.

Certes, mais bien d’autres pilotes, à deux Grands Prix de la fin, peuvent jouer sur la pression puisque non encore avertis et ainsi s’intercaler entre les prétendants au titre, n’ayant plus trop de marge de manœuvre en la matière, pour perturber leurs débats en course voire leur prendre des points à l’arrivée. Pire, le spectre d’un titre mondial attribué sur le tapis vert plus de vingt minutes après l’arrivée d’un Grand Prix dominical, délai des contrôles après le drapeau à damier, plane au-dessus d’un MotoGP qui gâcherait en un instant tout le spectacle et la noblesse d’une saison haletante sur la piste.

À ce jour, avec Pecco Bagnaia, Enea Bastianini, Luca Marini, Iker Lecuona et Alvaro Bautista en Malaisie, la longue liste des pilotes avertis est complétée par Jorge Martin, Dani Pedrosa, Maverick Viñales, Raul Fernández, Franco Morbidelli, Pol Espargaró, Marc Marquez, Luca Marini et Marco Bezzecchi. Aleix Espargaró a été le premier à subir la première sanction. Le pilote Aprilia a été averti lors du dernier Grand Prix d’Indonésie et deux semaines plus tard, lors du Grand Prix de Thaïlande, il a écopé d’une pénalité de trois secondes pour avoir roulé avec des pressions inférieures à celles établies.

Cela étant dit, cette règle exigée par Michelin pour des raisons de sécurité selon ses propres critères a toujours existé. Clairement, si elle avait été respectée dès le départ, la vie des Ducati n’aurait pas été aussi belle que ces dernières années et peut-être que cela aurait changé beaucoup de destins. Mais on en est là à présent. Cette belle saison se finira-t-elle en queue de poisson ? Au fait, à partir de l’année prochaine, il n’y aura ni avertissements ni pénalités de temps, seulement des disqualifications…

Résultats du GP de Malaisie MotoGP

34543

Championnat : classement général

3.4

Crédit classement motogp.com

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