Le championnat MotoGP 2025 semble déjà scellé. Avec 175 points d’avance après 14 épreuves, Marc Marquez se dirige tout droit vers un septième titre dans la catégorie reine. Le pilote Ducati pourrait être sacré dès le Grand Prix de Saint-Marin, à condition de marquer 47 points ou plus sur les deux prochaines manches… De quoi se projeter et penser déjà à la suite …
Pourtant, malgré cette avance colossale, Marquez refuse de lâcher du lest. En 2025, il a transformé sa résurrection sportive en une domination pure et simple ? Avant la Catalogne de ce week-end, il revendique 10 victoires en Grands Prix et 13 sprints remportés. Cette constance rappelle ses années de règne absolu chez Honda avant ses blessures, mais avec une nuance importante : la maturité.
« C’est vrai que je suis rapide, mais dans le passé, j’étais rapide et je faisais plus d’erreurs. Maintenant, j’ai l’impression de mieux maîtriser la situation », confie-t-il sur crash.net.
Alors que certains s’attendaient à ce que le champion en devenir utilise la fin de saison comme un terrain d’expérimentation pour 2026, Marquez a clarifié son intention : aucun changement de mentalité.
« Je veux gérer toutes les courses de la même manière car ce serait la meilleure façon de commencer 2026 », explique-t-il. Son objectif est clair : conserver l’élan actuel, éviter la complaisance et maintenir le rythme qui l’a mené à une telle avance au championnat.
L’officiel Ducati se souvient bien de 2019, dernière année où il avait été couronné champion du monde. Déjà titré, il n’avait pas relâché la pression et avait ajouté trois victoires et un podium à son compteur. Un scénario qu’il semble vouloir répéter en 2025 pour aborder 2026 sur une lancée positive.
« D’abord, nous devons clôturer 2025, puis nous commencerons 2026. Je ne veux pas perdre cet élan, dans la façon dont j’ai la mentalité actuelle. »
Prospective 2026 : un champ de bataille plus dense pour Marc Marquez
Ducati restera l’équipe à battre, mais l’équilibre est fragile. Pecco Bagnaia, même en difficulté cette saison, conserve le statut de double champion du monde et pourrait rebondir. Alex Marquez a montré qu’il pouvait jouer les outsiders réguliers. Et si Ducati maintient sa domination technique, gérer les egos et les ambitions internes sera tout aussi crucial que la vitesse en piste.
Avec Jorge Martin et Marco Bezzecchi, Aprilia dispose de l’un des duos les plus explosifs de la grille. Martin aura retrouvé sa pleine forme après ses blessures et Bezzecchi s’affirme déjà comme un vainqueur régulier. Si la RS-GP continue de progresser sur la gestion des pneus et le frein moteur, 2026 pourrait être l’année où Aprilia brise l’hégémonie Ducati.
Pedro Acosta, en pleine ascension, sera probablement l’élément clé de 2026. S’il termine 2025 dans le top 3 du championnat, il aura acquis l’expérience nécessaire pour viser plus haut. Le problème reste KTM, encore trop irrégulier. Mais si la marque autrichienne parvient à trouver la constance technique, Acosta pourrait devenir le plus jeune champion MotoGP depuis Marquez lui-même.
Yamaha mise tout sur son futur moteur V4, prévu pour 2026. Le sort de Fabio Quartararo dépendra de ce projet. Si le moteur est compétitif, « El Diablo » pourrait redevenir un candidat au titre. Chez Honda, la reconstruction menée par Romano Albesiano et l’expérience de Joan Mir et Luca Marini pourraient enfin porter leurs fruits. Honda ne vise sans doute pas encore le titre en 2026, mais une montée en puissance en vue de 2027 est probable.
Justement … La saison 2027 marquera un tournant majeur avec l’arrivée des nouvelles règles : nouveau fournisseur de pneus avec Pirelli (fin de l’ère Michelin). Réduction de la cylindrée (probablement vers 850cc). Moins d’aérodynamisme pour favoriser les combats rapprochés. Électronique plus encadrée avec un ECU simplifié. Et fin du dispositif de correction d’assiette.
Qui sera alors le mieux armé ? Marc Marquez fera valoir sa capacité d’adaptation et son instinct brut qui pourraient redevenir des armes fatales dans un MotoGP plus « pur ». Mais à 34 ans, saura-t-il conserver l’explosivité nécessaire ?
Pedro Acosta, pourrait être le grand gagnant potentiel. Moins dépendant de la technique, son talent naturel pourrait s’exprimer pleinement dans ce MotoGP plus simplifié. Fabio Quartararo sera aussi là si Yamaha réussit son pari du V4. Il pourrait être le leader naturel de la nouvelle ère.
Côté Aprilia, avec Martin et Bezzecchi, la marque italienne pourrait profiter d’une moto déjà très agile pour prendre l’avantage.
Au bilan, Marc Marquez vit une deuxième jeunesse. Son titre 2025 semble acquis, mais la vraie question est ailleurs : peut-il continuer à dominer face à une nouvelle génération affamée et à un changement réglementaire qui redistribuera toutes les cartes ?
Si 2025 est l’année du retour triomphal, 2026 sera l’année du défi collectif face à Aprilia et KTM avec Acosta. Quant à 2027, elle pourrait marquer soit l’apogée ultime de Marquez, soit la passation de pouvoir à une nouvelle ère.