À l’approche d’une saison 2026 cruciale, l’équipe VR46 de Valentino Rossi prépare son grand retour sur le devant de la scène. L’écurie, qui a essuyé une année 2025 décevante, officialisera son nouveau départ lors d’un lancement événementiel à Rome, le 14 janvier. Une date stratégique, placée entre les présentations de Pramac Yamaha et de l’usine Ducati, pour affirmer sa place dans le paysage MotoGP. Mais tout n’est pas rose chez les tuniques jaune …
En effet, la saison 2025 aurait dû représenter l’avènement de la VR46 dans la hiérarchie Ducati : un soutien accru de l’usine, une GP25 entre les mains de Fabio Di Giannantonio, une GP24 confiée à Franco Morbidelli, et l’héritage d’une équipe capable de remporter trois Grands Prix en 2023. Elle aura finalement été celle d’une disette prolongée. Depuis le Grand Prix d’Inde 2023, VR46 n’a plus gagné, devenant en 2025 la seule structure Ducati à ne remporter aucune course, tandis que ses rivales directes — l’équipe d’usine, et surtout Gresini — accumulaient podiums, victoires et visibilité.
Pour Di Giannantonio, la campagne s’est limitée à quatre podiums sur la GP25, une performance en demi-teinte loin de confirmer son potentiel dévoilé en fin de saison 2023. Morbidelli, au guidon d’une machine d’un an, a ajouté deux troisièmes places mais sans jamais s’inviter dans la lutte pour la victoire. Pendant ce temps, Marc Marquez et Pecco Bagnaia dominaient outrageusement les débats sur la GP25, récoltant à eux deux treize victoires, et Alex Marquez accompagnait la renaissance de Gresini jusqu’à une magnifique deuxième place au championnat, qui lui vaudra d’ailleurs une GP26 pour 2026. Même Fermin Aldeguer, son équipier et rookie de l’année a eu son succès …
Dans ce contexte, le directeur sportif de VR46, Pablo Nieto, a pris la parole sans détour : « nous devons progresser et l’équipe doit désormais se battre pour quelque chose qui compte ».
Une lucidité nécessaire, tant la structure de Valentino Rossi a semblé osciller toute l’année entre promesses frustrantes et performances insuffisantes pour se maintenir dans le sillage des meilleures Ducati.
Pourtant, malgré une saison objectivement décevante, Ducati refuse de lâcher VR46. Au contraire, Davide Tardozzi a tenu à réaffirmer publiquement son soutien, rappelant que l’équipe de Rossi représente plus qu’une simple entité dans l’organigramme sportif :
« Nous sommes satisfaits du travail de l’équipe. Ils sont importants pour nous et nous ont montré à quel point ils sont professionnels. »

Davide Tardozzi et donc Ducati flingue les pilotes VR46 : « ils n’ont pas été performants durant la saison et cela ne rend pas justice à l’équipe »
S’il admet que les résultats des pilotes n’ont pas reflété la valeur réelle de la structure, il insiste sur le fait que les difficultés de Morbidelli et Di Giannantonio ne doivent pas être interprétées comme des failles internes :
« Pour une raison ou une autre, Franky et DiGia n’ont pas été performants durant la saison. Ils ont connu des hauts et des bas, et cela ne rend pas justice à l’équipe, car elle fonctionnait très bien. »
Ce soutien n’est pas anodin : Di Giannantonio est directement sous contrat avec Ducati, une distinction notable alors qu’Alex Marquez, malgré sa saison exceptionnelle chez Gresini, reste contractuellement lié à son équipe. Diggia a conclu l’année à la sixième place du championnat avec 262 points de retard sur Marc Marquez, tandis que Morbidelli terminait septième, à 31 points de son coéquipier.
Au-delà du sportif, l’équipe VR46 s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre esthétique et stratégique. Sur son compte Instagram, la structure de Rossi a révélé qu’elle présenterait sa livrée 2026 le 14 janvier à Rome, avec une mention énigmatique — “le nouveau noir et clair” — laissant deviner un changement visuel potentiellement important après deux saisons sous les couleurs Pertamina Enduro.
L’équipe restera inchangée en termes de pilotes : Fabio Di Giannantonio conservera une machine d’usine. Franco Morbidelli disposera d’une moto d’un an.
Une stabilité rare dans un paddock en perpétuel mouvement, qui pourrait offrir à VR46 l’assise nécessaire pour rebondir.
Le lancement VR46 s’inscrit dans un calendrier dense, révélateur de l’effervescence entourant la saison 2026 :
13 janvier – Sienne : présentation Pramac Yamaha
14 janvier – Rome : présentation VR46
19 janvier – Madonna di Campiglio : présentation Ducati usine
31 janvier – Kuala Lumpur : lancement Gresini
6–7 février – Kuala Lumpur : lancement officiel MotoGP après les essais de Sepang
VR46 aborde 2026 avec une identité clarifiée mais une urgence sportive pressante. La structure née dans le ranch de Tavullia, forte de dix années d’existence dans les petites catégories, porte un héritage que chaque pilote et chaque membre du garage ressent. Mais l’heure n’est plus à l’émotion : elle est à la reconquête.
Entre la confiance affichée par Ducati, la nécessité d’un rebond et un lancement qui s’annonce symboliquement fort, l’équipe de Valentino Rossi entre dans une saison charnière.
Une saison où l’exigence sera totale. Une saison où la patience ne sera plus une option. Le MotoGP sait ce que VR46 peut être. Il attend désormais de voir ce qu’elle deviendra.





























