La saison MotoGP 2025 de Yamaha ressemble à une opération chirurgicale à cœur ouvert. Le diagnostic est sans appel : la révolution V4 était inévitable. Mais cette transition du légendaire 4 cylindres en ligne vers une architecture V4 complètement nouvelle est douloureuse. Pour le moment, le bilan est mitigé, marqué par des problèmes de jeunesse et une recherche frustrante de constance. Mais pour Yamaha, l’actuelle M1 était au bout du rouleau et le passage au moteur V4 n’était plus une option, mais une nécessité.
La M1 a connu une saison catastrophique : dernier constructeur au classement avec seulement 247 points, Yamaha n’a décroché que trois podiums (deux en sprint, un en Grand Prix) sur toute la saison.
Malgré quelques progrès comparés à 2024, la concurrence — en particulier les constructeurs européens — a creusé l’écart. Le constat est brutal : la M1, avec son traditionnel moteur quatre cylindres en ligne, est désormais dépassée. Dans ce contexte d’échec sportif chronique, la continuité n’était plus envisageable.
C’est pourquoi Yamaha a officiellement entamé un tournant historique : le développement d’un prototype MotoGP propulsé par un moteur V4, la première M1 V4 pour l’ère moderne.
La nouvelle machine a été présentée en public dès septembre 2025 à Misano — un signal fort d’un changement profond chez Yamaha.
En octobre, lors du Grand Prix de Malaisie, le prototype V4 a même pris part à une course complète — confié au pilote d’essai Augusto Fernandez — afin de collecter des données précieuses.
Selon Fernandez, le nouveau châssis V4 présente déjà des atouts par rapport à l’ancienne M1 : « elle est plus fluide que la version quatre cylindres en ligne », confie-t-il.
Même si Yamaha ne cherche pas à « exploser » le potentiel dès maintenant — priorité est mise sur le développement progressif —, le message est clair : c’est avec la V4 que la marque espère redevenir compétitive.

Quartararo frustré, Rins blessé, et un Line up en fin de cycle chez Yamaha
Pour Yamaha, une “révolution moteur” était inévitable. L’abandon du quatre cylindres en ligne, utilisé depuis les premiers temps du MotoGP, marque la fin d’une époque. Entrer dans l’ère V4 — c’est accepter que les anciennes certitudes ne valent plus rien face à l’évolution des standards de performance.
Mais cette renaissance ne portera ses fruits, si les ingénieurs, les test-riders et les pilotes s’y mettent, qu’à moyen terme. 2025 reste une année de bilan sombre ; 2026, voire 2027, pourrait être le début d’un nouveau chapitre.
Malgré le contexte difficile, un homme a surnagé : Fabio Quartararo. Malgré une machine en souffrance, Quartararo a multiplié les performances impressionnantes, souvent en pole, parfois en sprint ou en podium.
Mais la question demeure : combien de temps pourra-t-il continuer à porter seul les espoirs de Yamaha ? Le projet V4 apparaît comme la seule voie viable pour la marque… et pour ses pilotes.
Son coéquipier Alex Rins, sextuple vainqueur en catégorie reine, a sombré à la 19e place (68 points), handicapé par des blessures récurrentes (épaule, poignet) et une adaptation ratée à l’Inline-4 instable en virages rapides. Chez Pramac (satellite), Miguel Oliveira et Jack Miller n’ont pas compensé, ni vraiment aidé la cause de la maison aux diapasons.
2025 aura été pour Yamaha l’année de tous les doutes, mais aussi celle du tournant. La M1 2025 n’a pas su rivaliser : trop de retard, trop peu de résultats. Yamaha a lancé sa révolution V4 : prototype déjà en piste, développement engagé pour un vrai retour en 2026. Et Quartararo reste le porte-étendard de l’espoir, mais l’avenir passera par le V4, ou rien.
Pour Yamaha, un simple « continuer ainsi » aurait inévitablement conduit au départ de Quartararo et à l’acceptation de la stagnation. La transition vers le moteur V4, bien qu’elle puisse signifier une année 2026 encore plus difficile, était indispensable pour l’avenir du constructeur en MotoGP.




























