Le retour du MotoGP sur le circuit de Brno a offert un fait marquant que peu auraient anticipé en début de saison : Ducati n’a placé que deux de ses pilotes dans le top 10. Une performance inhabituelle, voire alarmante, pour un constructeur qui règne sur la catégorie reine depuis plusieurs années. Il faut remonter à Portimao 2022, soit 66 Grands Prix en arrière, pour retrouver une aussi faible représentation de la marque italienne dans les dix premiers.
Seuls Marc Marquez, brillant vainqueur, et Pecco Bagnaia, quatrième, ont sauvé l’honneur des Rouges. Tous les autres pilotes Ducati — pourtant nombreux sur la grille — ont échoué hors du top 10.
Depuis le titre de Fabio Quartararo en 2021 avec Yamaha, Ducati a dominé la grille MotoGP. Bagnaia a décroché deux titres consécutifs en 2022 et 2023, suivi de Jorge Martin l’an dernier, sacré avec une Ducati satellite. La Desmosedici était devenue la référence technique du paddock, relançant même la carrière de Marc Marquez, en grande forme cette saison.
Mais en 2025, la dynamique s’essouffle. Le développement de la GP25 a été semé d’embûches. Dès la présaison, le moteur initialement prévu pour 2025 a été abandonné, jugé peu convaincant tant par Marquez que par Bagnaia. La moto actuelle semble instable, difficile à exploiter, et les pilotes Ducati peinent à trouver la bonne fenêtre de performance.
Le temps où Ducati occupait mécaniquement les premières places serait-il révolu ?
Pendant ce temps, la concurrence progresse à grands pas. À Brno, Aprilia a frappé fort : Marco Bezzecchi a terminé deuxième, Raul Fernandez cinquième et Jorge Martin, de retour de blessure, septième. KTM a également placé trois motos dans le top 10, dont celle de Pol Espargaró, pourtant simple remplaçant. Yamaha a signé une performance solide avec Fabio Quartararo (6e) et Jack Miller (10e).
Seul Honda, en grande difficulté, n’a pas réussi à placer un pilote dans le top 10 en République Tchèque. Un sacrifice pour garder ses avantages au règlement ?
Le contraste est saisissant. Alors que la Desmosedici semblait invincible ces dernières années, elle apparaît désormais fragile, imprévisible et moins dominante. Marc Marquez compense par son talent pur, mais ses coéquipiers peinent à suivre. Pecco Bagnaia lutte avec la GP25. Di Giannantonio n’a jamais trouvé le mode d’emploi à Brno. Quant à Alex Marquez, il fait parfois mieux… avec une GP24 plus ancienne.
Ce Grand Prix de Brno n’est sans doute pas un accident. Il marque une inflexion dans la trajectoire de Ducati. La concurrence ne se contente plus d’observer. Aprilia et KTM attaquent, Yamaha retrouve des couleurs. Le championnat constructeur MotoGP devient à nouveau ouvert.
La domination Ducati est-elle en train de vaciller ? À mi-saison, une chose est claire : le temps où le constructeur italien occupait mécaniquement les premières places semble révolu. Reste à savoir s’il s’agit d’un simple passage à vide… ou du début d’une nouvelle ère.
Grille de départ MotoGP Brno :
Course sprint MotoGP GP de République tchèque
Classement général MotoGP