Le sprint du Grand Prix de République tchèque a viré à l’absurde, et Carl Fogarty n’a pas mâché ses mots. Légende du Superbike, le Britannique est monté au créneau après une course marquée par des ralentissements artificiels et des erreurs techniques liées à la fameuse règle controversée sur la pression des pneus avant en MotoGP.
Que dit cette règle ? Les pilotes doivent maintenir une pression d’au moins 1,8 bar à l’avant pendant 30 % d’un sprint et 50 % d’un Grand Prix complet, sous peine de sévères pénalités. Une exigence qui a complètement brouillé les cartes samedi à Brno.
Marc Marquez, en tête de la course Sprint, a été contraint de ralentir de plus de trois secondes pour éviter une sanction, laissant Pedro Acosta prendre les commandes. Il a finalement repris la tête dans le dernier tour, sauvant sa victoire in extremis, mais toute l’opération a donné une image étrange et artificielle de la compétition. De son côté, Francesco Bagnaia a été piégé par un faux avertissement sur son tableau de bord. Résultat : il termine 7e au lieu de 2e, alors que sa pression de pneu était en réalité… conforme !
Carl Fogarty : « on tue le spectacle pour une histoire de bar et de pourcentage… sérieusement ?! »
De quoi faire bondir Carl Fogarty, jamais avare de franchise :
« Cette règle sur la pression des pneus est une putain de blague ! Qui s’en soucie ? Quelle pression de pneus utilisez-vous ? ! » a-t-il posté sur les réseaux sociaux, visiblement furieux.
Le quadruple champion du monde Superbike n’en est pas à sa première charge contre l’évolution technologique du MotoGP. En 2022 déjà, il confiait à Crash.net :
« Toutes les motos sont pareilles. La technologie est tellement bonne que ça retire quelque chose au pilote. »
Pour Fogarty, le MotoGP dérive dangereusement vers la Formule 1 à deux roues, où les pilotes deviennent des exécutants dépendants de capteurs et de réglages millimétrés, au détriment du pilotage pur. Et le fiasco de Brno ne fait que renforcer ses craintes :
« On tue le spectacle pour une histoire de bar et de pourcentage… sérieusement ?! »
Un cri du cœur partagé par de plus en plus de fans et de pilotes. Si le MotoGP veut préserver son ADN de sport brut, exaltant et imprévisible, il va peut-être falloir remettre cette règle sous pression… et vite.