Carlo Pernat, figure emblématique du paddock MotoGP, livre une analyse sans filtre sur le marché des pilotes 2026, qualifié de « jungle avec plus de hyènes que de lions ». Entre la clause controversée du contrat de Jorge Martin, les difficultés financières de certaines équipes, et les spéculations sur des transferts majeurs, Pernat dévoile un paddock en ébullition, où « les contrats ne valent plus rien ».
Carlo Pernat, plus alerte que jamais malgré une retraite (théorique) est formel : le marché des pilotes MotoGP 2025 est un gigantesque cirque. Et selon lui, les hyènes y sont bien plus nombreuses que les lions.
« Ce MotoGP est devenu une jungle, où règnent plus de hyènes que de lions », lâche-t-il d’entrée. « J’ai souvent regretté que les contrats ne valent plus rien, maintenant tout peut arriver. Les téléphones chauffent, les réunions secrètes s’enchaînent… Je suis certain que Carmelo Ezpeleta n’aime pas du tout ce bazar, mais il commence à fatiguer lui aussi ».
Au cœur du cyclone : Jorge Martin et sa clause de sortie chez Aprilia. Une bourde monumentale. « Elle n’aurait jamais dû figurer dans le contrat. C’est une erreur, et elle va créer un précédent. À mon avis, la décision est déjà prise : il partira. Peu importe l’accueil des fans à l’événement Aprilia. »
Et où ira-t-il ? Honda est dans le coup, mais pas comme on le croit. « Ce n’est pas Honda qui est allé chercher Martin. C’est Albert Valera, son manager, qui a proposé Jorge. Honda a simplement répondu : ‘si vous êtes libres, on discute’. Mais ils ne vont pas attendre septembre. S’il doit rouler chez Aprilia, il faudra choisir avant juillet. »
Carlo Pernat : « quand Pecco Bagnaia a dit récemment que les contrats devaient être respectés, il ne visait pas que Martin »
Côté Bagnaia, Pernat coupe court : « cette rumeur de Pecco chez Yamaha ? Une absurdité totale. Même s’il avait un 63 sur une M1, je n’y croirais pas. Il peut quitter Ducati un jour, mais pas maintenant. Quand il a dit récemment que les contrats devaient être respectés, il ne visait pas que Martin… »
Pour Aprilia, l’urgence est là : prévoir un plan B. « Bezzecchi a déjà gagné, il peut être une solution. Mais Enea Bastianini est aussi un nom crédible. Je connais son contrat avec KTM. Il y a des clauses, des moyens de s’en extraire. »
Et justement, KTM, parlons-en. En pleine tempête financière, l’usine autrichienne pourrait bien se replier sur deux motos en 2026. Pernat confirme : « Gunther Steiner arrive chez Tech3, c’est quasiment fait. Poncharal a toqué à toutes les portes pour avoir une nouvelle moto. Ducati ? Dorna ne laissera pas huit Ducati en piste. Je miserais sur Honda. »
Il n’exclut pas non plus que Enea Bastianini finisse chez Honda. Ou… chez Yamaha. « Rins pourrait partir malgré son contrat, et Oliveira n’est pas du tout sûr de rester. Le plus menacé ? Ce n’est pas Miller, c’est Miguel. »
Derrière ce puzzle humain, une évidence : certains pions vont sauter. « Raul Fernández ? Déjà dehors. Rins ? S’il part de Yamaha, c’est fini pour lui. Sa jambe n’est jamais revenue comme avant. »
Quant à Pedro Acosta, tout le monde l’imagine chez VR46 en 2026 avec une Ducati… Mais là encore, Pernat jette un pavé dans la mare : « il est jeune. Je ne serais pas surpris qu’il reste un an de plus avec KTM, surtout si Red Bull reprend les commandes avec des moyens F1. »
Et de conclure, malicieux : « on parle beaucoup de KTM, mais je sais que d’autres équipes ont aussi des soucis financiers. Alors préparez-vous à des surprises. Le mois de juillet va être chaud. »
