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Lorsqu’en pleine saison 2024, Ducati a pris la décision explosive de faire monter Marc Marquez dans son équipe d’usine aux côtés de Pecco Bagnaia pour 2025, le paddock MotoGP s’est enflammé. Cette manœuvre stratégique a non seulement provoqué le départ de Jorge Martin vers Aprilia et d’Enea Bastianini vers Tech3 KTM, mais a aussi entraîné la perte de l’équipe satellite Pramac, désormais passée chez Yamaha.

Critiquée, risquée, voire jugée comme une trahison de la philosophie Ducati centrée sur les talents « maison », la décision de Gigi Dall’Igna n’a pas fait l’unanimité. Parmi les voix sceptiques à l’époque : Carlo Pernat, vétéran respecté du paddock et manager d’Enea Bastianini.

Dans une récente interview accordée à MOW Magazine, Pernat reconnaît avoir changé d’avis.

« Je n’ai jamais caché mes critiques envers Ducati. Pour moi, prendre Marc Marquez, c’était tourner le dos à la politique de formation locale qui faisait leur fierté à Borgo Panigale », admet-il.

Mais aujourd’hui, les résultats parlent d’eux-mêmes. Et Pernat s’incline :

« Il faut reconnaître que Gigi Dall’Igna avait raison. Les chiffres le prouvent : la GP25 est imparfaite, elle a atteint un plafond technique. Et Gigi l’avait anticipé. Il savait qu’il fallait un pilote capable de compenser ces limites par son propre talent. »

 

Marc Marquez Carlo Pernat : « Ducati savait que sa moto ne pouvait ne plus progresser — voire régresser »

Selon Pernat, la signature de Marquez n’est pas une tentative de construire une moto autour de lui, comme certains l’ont suggéré, mais plutôt une réponse pragmatique à un plafond technique déjà atteint avec la Desmosedici.

« Ce n’est pas que la moto a été faite pour lui, mais Ducati savait qu’elle pouvait ne plus progresser — voire régresser. Ils ont donc pris le seul pilote capable de faire deux pas en avant, même avec une moto imparfaite. »

La saison 2025 donne totalement raison à cette stratégie. À la trêve estivale, Marc Marquez écrase la concurrence : 19 victoires en 24 courses, dont 11 sprints et 8 Grands Prix.

Il y a aussi 381 points au classement, soit 120 de plus que son frère Alex, deuxième sur une GP24 chez Gresini. Pendant ce temps, Pecco Bagnaia peine à s’adapter à l’avant de la GP25, avec une seule victoire (à Austin) et une pole à Brno. Il est actuellement troisième, à 168 points.

Avec cette domination, Marc Marquez est en passe d’offrir à Ducati une saison historique, malgré les sacrifices internes imposés pour l’accueillir. Et même les plus sceptiques comme Pernat doivent aujourd’hui l’admettre : la prise de risque de Gigi Dall’Igna a été payante.

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