À Barcelone, l’ancien manager KTM Francesco Guidotti a frappé fort. Vendredi, en marge du Grand Prix de Catalogne, il a balayé le discours d’une suprématie Ducati intouchable, tout en commentant la crise de Pecco Bagnaia, l’arrivée tonitruante de Guenther Steiner dans le paddock, et l’avenir du MotoGP sous l’ère Liberty Media.
Le ton est donné dès l’ouverture : « il n’y a plus de domination Ducati », lâche Guidotti. Pour lui, le scénario barcelonais est clair : deux KTM aux avant-postes avec Brad Binder et Pedro Acosta, pendant que Ducati tangue.
Un discours qui bouscule le narratif installé depuis deux saisons : Ducati roi, les autres à la traîne. Guidotti le martèle : ce temps-là est révolu.
Difficile d’éviter le sujet Pecco Bagnaia, en galère totale avec la GP25. Guidotti ne mâche pas ses mots : « la crise de Bagnaia est évidente. Quand on est double champion du monde MotoGP et qu’on se retrouve à se battre en fond de top 15, ce n’est pas une question de hasard. »
La comparaison avec Marc Marquez, aujourd’hui propulsé en chef de file Ducati, est cruelle. Guidotti souligne implicitement ce que tout le paddock pense : Bagnaia est écrasé mentalement par le phénomène de Cervera.
🗣️ @pecco63 dissects the worst Friday of his #MotoGP career after finishing outside the top 20 in both sessions today😳 #CatalanGP 🏁 pic.twitter.com/8du0drdTJJ
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) September 5, 2025
Guidotti : « nous avons besoin de fans passionnés, pas seulement de spectateurs de Netflix »
Autre sujet chaud du vendredi : la vente de Tech3 et l’arrivée de Guenther Steiner. Guidotti accueille ce nouvel acteur avec prudence mais curiosité : « c’est une figure qui ne laisse personne indifférent. En F1, il a fait parler, dans le MotoGP il va faire pareil. Mais le plus important, c’est que derrière, il y a une structure et des investisseurs. »
Le message est limpide : Steiner amène du spectacle, mais surtout du capital. Et dans le MotoGP actuel, c’est la clé.
Dans ce contexte, impossible de ne pas aborder le rôle grandissant de Liberty Media, désormais aux manettes avec Dorna. Guidotti assume sur GPone un mélange d’attente et de méfiance :
« Avec Liberty, le MotoGP change de dimension. Mais il faut garder l’ADN. Ce sport n’est pas une série télé. Nous avons besoin de fans passionnés, pas seulement de spectateurs de Netflix. » Un tacle direct aux risques de la “spectacularisation” excessive du championnat.
Practice MotoGP, Catalogne : chronos