Dans l’univers ultra-compétitif du MotoGP, une petite équipe italienne basée à Faenza fait trembler les colosses d’usine : Gresini Racing. Depuis son retour en tant qu’écurie indépendante, Gresini collectionne les exploits, avec neuf victoires depuis 2022, dont la dernière signée Alex Marquez en 2025. Avec Marc Marquez en tête du championnat et son frère Alex en embuscade, comment cette structure familiale parvient-elle à rivaliser avec les mastodontes ?
Depuis son retour en MotoGP en tant qu’écurie indépendante, Gresini Racing s’est imposée comme l’une des meilleures équipes satellites du plateau. En 2022, Enea Bastianini a immédiatement marqué les esprits en remportant la manche d’ouverture au Qatar, avant de décrocher trois autres victoires dans la saison. L’année suivante, Fabio Di Giannantonio s’est offert sa toute première victoire en MotoGP, confirmant le potentiel de l’équipe.
Mais c’est en 2024, avec l’arrivée de Marc Marquez, que Gresini a véritablement pris une nouvelle dimension. Le sextuple champion du monde MotoGP a signé trois victoires et redonné à l’écurie une visibilité mondiale. Son frère Alex, coéquipier au sein de la structure, a lui aussi brillé en s’imposant pour la première fois cette saison et lutte désormais avec Marc pour le titre mondial.
Qu’est-ce qui fait la force de cette petite structure basée à Faenza, face aux mastodontes d’usine comme Ducati, Yamaha ou Honda ? Pour Michele Masini, directeur de l’équipe, la réponse est claire : « c’est l’ambiance familiale qui règne au sein de Gresini Racing. »
« Nadia Padovani prouve avec Gresini qu’une femme forte peut aussi réussir dans le rôle de leader en MotoGP »
Dans une interview à Motorsport.com, Masini explique : « l’ambiance dans le box est cruciale. Si vous avez une base technique solide sur la moto, l’autre facteur clé, c’est l’environnement humain. Quand les pilotes, les ingénieurs et les mécaniciens sont motivés, ils se donnent à fond. »
Cet état d’esprit, forgé au fil des années, fait partie de l’héritage de Fausto Gresini. L’ancien double champion du monde 125 cc avait décidé de mettre fin à son partenariat avec Aprilia avant son décès en 2021. Sa femme, Nadia Padovani, a alors repris les rênes de l’équipe dans un contexte incertain, avec le soutien de Carlo Merlini pour la partie commerciale.
Sous la direction de Padovani, Gresini a choisi de devenir à nouveau une équipe indépendante et de s’appuyer sur les motos Ducati, alors les plus compétitives. Un choix décisif selon Masini : « il fallait obtenir la meilleure machine disponible à l’époque. Passer chez Ducati a été une étape importante, et à ce jour, c’était la bonne décision. »
Ce virage a permis à l’équipe de reprendre le contrôle de son destin, avec ses propres choix techniques et humains. Masini insiste : « Gresini Racing a 29 ans d’histoire dans le paddock. Nous apportons toute cette expérience à ce projet. »
Padovani est aujourd’hui la seule femme à la tête d’une équipe MotoGP. Si Masini refuse d’en faire un sujet exceptionnel, il reconnaît son impact profond : « pour moi, Nadia est tout simplement notre patronne, comme Fausto était notre patron. Mais c’est important, car elle prouve qu’une femme forte peut aussi réussir dans ce rôle. »
Il ajoute : « j’ai été impressionné de la voir travailler quotidiennement au bureau, avec une détermination sans faille. Elle connaît les gens, elle sait motiver. »
Depuis 2022, l’écurie a remporté neuf victoires. Et en 2025, avec Alex Marquez régulièrement aux avant-postes, un titre mondial semble désormais envisageable. « Oui, je pense que c’est possible », confie Masini. « il faut toujours rêver grand dans ce sport. La route vers Valence est encore longue, mais pourquoi pas ? »
Le parcours de Gresini Racing incarne un modèle unique en MotoGP : celui d’une équipe familiale, indépendante et ambitieuse, capable de faire trembler les équipes d’usine. Si le titre devait se concrétiser, ce serait le couronnement d’un projet porté par la passion, l’engagement et la mémoire de Fausto Gresini.
