Sachsenring

Le Grand Prix d’Allemagne MotoGP 2025 restera gravé comme l’une des courses les plus étranges et décimées de ces dernières saisons. À peine dix motos sur dix-huit engagées ont franchi la ligne d’arrivée au Sachsenring, théâtre d’une hécatombe marquée par huit chutes spectaculaires, y compris parmi les prétendants au podium.

Marc Marquez, impérial, s’est imposé, mais la course derrière lui a viré au chaos. Les abandons ont concerné Joan Mir, Ai Ogura, Marco Bezzecchi, Lorenzo Savadori, Fabio Di Giannantonio, Johann Zarco, Pedro Acosta et Miguel Oliveira. Un bilan particulièrement lourd, auquel il faut ajouter l’absence dès le départ de Maverick Viñales (blessé à l’épaule), Franco Morbidelli (blessé à la clavicule), Enea Bastianini (malade) et Somkiat Chantra (convalescent). Jorge Martin, lui, restait indisponible et remplacé par Savadori.

Michael Laverty, consultant pour TNT Sports, a livré sur crash.net son analyse pour expliquer ce carnage. Selon lui, la clé se trouve dans les conditions météorologiques extrêmes qui ont précédé la course :

« Pecco Bagnaia a expliqué à quel point le virage 1 était délicat. Avoir trois pilotes qui chutent au même endroit en un seul tour, c’est révélateur. La pluie de la veille a lessivé le circuit, réduisant drastiquement l’adhérence. La piste était verte, c’est-à-dire dépourvue de gomme, et les températures n’étaient pas assez élevées pour chauffer correctement les pneus. »

« Ce n’est pas la faute du Sachsenring. Ce sont les circonstances météo qui ont piégé même les meilleurs »

Les pilotes ont donc été piégés par un manque d’adhérence chronique, notamment au freinage. Laverty a détaillé les accidents des deux hommes forts du week-end derrière Marquez, Di Giannantonio et Bezzecchi, tous deux tombés au virage 1, là où la route passe une crête et plonge brutalement :

« Diggia et Bezzecchi roulaient à la limite. Pour rester au contact de Marc, ils ont dû repousser leurs freinages. Mais l’avant se bloque très facilement sur une piste aussi glissante. Une fois que ça bloque, il n’y a plus de réaction possible. »

Pour Di Giannantonio, la chute fut d’une brutalité inattendue : « il avait trouvé les bons réglages. Mais au premier virage, l’arrière s’est allégé, le poids est parti sur l’avant, et le pneu avant s’est bloqué. Il est tombé sans même s’en rendre compte. »

Quant à Bezzecchi, sa chute survient alors qu’il ne visait même plus Marquez : « il se battait juste pour la deuxième place. Mais la route descend jusqu’au point de corde, et là encore, l’avant se ferme. »

Laverty balaie l’idée d’un problème structurel du Sachsenring : « c’est un circuit très particulier, avec des lignes droites trop courtes pour des motos de 300 chevaux. Mais ce n’est pas la faute du tracé. Ce sont les circonstances météo qui ont piégé même les meilleurs. »

Conclusion : le Grand Prix d’Allemagne n’a pas révélé une faille du Sachsenring, mais plutôt la dure réalité d’un MotoGP où, même au plus haut niveau, quelques degrés de moins et une piste lessivée peuvent transformer une course en loterie mécanique et humaine.

Course de MotoGP GP d’Allemagne

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Classement général MotoGP

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