Davide Brivio, team principal de TrackHouse Racing, a une nouvelle fois démontré son flair légendaire en signant Ai Ogura pour 2025-2026, un choix audacieux qui surprend le paddock MotoGP. Alors que Jorge Martin, blessé, manque à Aprilia, Ogura brille dès ses débuts, suscitant l’intérêt des équipes d’usine.
Davide Brivio a encore frappé. Le directeur de TrackHouse-Aprilia, figure emblématique de l’âge d’or de Yamaha avec Rossi et Lorenzo, puis artisan du retour gagnant de Suzuki en MotoGP, est revenu dans le paddock avec la même intuition affûtée. Son dernier coup de maître ? Ai Ogura, un nom que personne n’attendait, mais qui s’est rapidement imposé comme la révélation inattendue de ce début de saison 2025.
Alors que Joe Roberts semblait promis à la place chez TrackHouse, Brivio a opté pour Ogura. Dès la première course en Thaïlande, le Japonais frappait fort : cinquième place et meilleur pilote Aprilia. Depuis, il a confirmé : quatre top 10 sur cinq courses, une constance impressionnante pour un rookie, et une 8e place au général, devant Bezzecchi, pourtant leader nominal chez Noale.
« Honnêtement, je croyais qu’Ai pouvait réussir – c’est pourquoi nous l’avons recruté. Mais nous avons été quand même surpris », confie Brivio à motorsport-total. Ce qui impressionne chez Ogura ? Sa capacité à écouter, progresser vite et aller à l’essentiel. Un profil rare, surtout dans une structure privée sans soutien financier d’usine.
Raul Fernandez est le dégât collatéral de la révélation Ai Ogura
Le revers de la médaille pour TrackHouse s’appelle Raul Fernandez. Attendu comme le leader naturel de l’équipe par son expérience, il ne brille pas. Son meilleur résultat reste une 12e place à Austin. Brivio ne cache pas sa déception : « nous pensions que Raul serait notre référence, mais ce n’est pas le cas ». Le contrat du pilote espagnol court jusqu’à fin 2026, mais son avenir dépend désormais de ses performances dans les trois prochains mois.
Sous contrat jusqu’en 2026, Ogura pourrait toutefois ne pas rester longtemps dans une structure satellite. Brivio l’admet : « pour 2027, il est clair qu’une équipe d’usine le contactera ». Le Japonais, discret mais redoutablement efficace, attire déjà l’œil des grandes écuries. Toute équipe souhaitant l’enrôler prématurément devra s’acquitter d’une clause libératoire prévue dans son contrat.
Le bilan est limpide : Ogura est une réussite totale, aussi bien en piste que dans sa gestion humaine. Et Brivio prouve encore qu’en matière de talents émergents, son instinct reste une boussole précieuse dans un MotoGP en perpétuelle mutation. Si TrackHouse continue de grandir, ce sera aussi parce qu’il a osé croire à contre-courant – comme souvent, comme toujours.
